Africa-Press – CentrAfricaine. Le 14 décembre marquait le début officiel de la campagne électorale en République centrafricaine. Depuis cette date, Bangui vit au rythme des affrontements indirects entre partis. La lassitude de la population face aux méthodes employées atteint un seuil où même les principes de respect des défunts vacillent.
Les meetings politiques se multiplient dans tous les arrondissements. Chaque formation politique cherche à occuper le terrain et à marquer sa présence dans l’espace public. Mais toutes ne procèdent pas de la même manière pour y parvenir.
Le Mouvement des cœurs unis a développé une tactique particulièrement criminelle lors de la préparation de ses meetings dans la capitale. Ses gros bras arrivent sur les sites retenus bien avant les militants ordinaires. Leur mission consiste à effacer toute trace des candidats adverses. Banderoles arrachées, affiches recouvertes de tissus, portraits rendus invisibles: aucun support publicitaire concurrent ne doit subsister.
Cette stratégie s’est répétée dans plusieurs zones de la capitale. Au PK5, dans le troisième arrondissement, les bandits du MCU ont appliqué leur méthode sans rencontrer d’obstacle majeur. D’autres secteurs ont connu le même traitement. Les habitants observaient ces agissements avec une colère grandissante, mais aucun incident grave n’avait encore éclaté.
Le huitième arrondissement a été le théâtre d’un tournant ce jeudi. Sur le terrain d’UCATEX, les préparatifs du meeting suivaient le schéma habituel. Un bandit du parti au pouvoir a repéré une banderole d’Henri-Marie Dondra, ancien Premier ministre désormais candidat. Le support était fixé en hauteur sur un poteau électrique.
L’homme a entrepris l’ascension pour retirer ou masquer l’affiche. Le contact avec les câbles sous tension a provoqué une électrocution foudroyante. Le décès a été constaté immédiatement. La nouvelle s’est propagée rapidement dans les quartiers proches, puis dans toute la ville. Le meeting prévu s’est transformé en veillée funèbre des bandits du MCU.
Les réactions dans Bangui ont surpris par leur dureté. Au lieu de la compassion attendue, beaucoup de citoyens ont exprimé une satisfaction à peine voilée. Des malédictions ont été proférées ouvertement contre le défunt. « Qu’il aille à l’enfer, qu’il aille à l’enfer. Ces voyous du MCU nous dérangent pas possible », entendait-on dans les rues et les marchés. Cette attitude rompt avec les traditions nationale qui commandent le respect des morts.
En temps normal, la disparition d’une personne impose la retenue dans les propos, quelles que soient les fautes commises de son vivant. Mais l’accumulation des griefs contre le régime semble avoir brisé ce tabou. Les Banguissois interrogés parlent de leur exaspération face aux exactions attribuées au parti gouvernemental et ses mercenaires.
Beaucoup y voient une forme de justice immanente. La mort accidentelle du bandit apparaît comme une sanction pour les méthodes employées depuis des jours. Les conversations dans les quartiers témoignent d’une rupture profonde entre une grande partie de la population et les structures du pouvoir.
Source: Corbeau News Centrafrique
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