Barreau Centrafrique Condamne Intrusion au Domicile

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Barreau Centrafrique Condamne Intrusion au Domicile
Barreau Centrafrique Condamne Intrusion au Domicile

Africa-Press – CentrAfricaine. Une fouille domiciliaire effectuée chez Maître Crépin Mboli-Goumba provoque la colère de l’Ordre des avocats centrafricain. L’opération menée par des policiers lourdement armés n’a pas suivi les procédures obligatoires prévues par la loi en vigueur dans le pays.

Pour le barreau de Centrafrique, le Conseil Constitutionnel a récemment tranché les litiges liés aux candidatures présidentielles pour le scrutin de décembre 2025. Ces verdicts ont permis d’instaurer un calme bienvenu dans un pays qui s’apprête à voter.

Pourtant, cet apaisement a failli voler en éclats le 3 décembre dernier, vers 13h30. Ce mercredi-là, deux voitures remplies de policiers lourdement armés, appartenant à l’Office Central pour la Répression du Banditisme et à la Compagnie Nationale de Sécurité, se sont présentées au domicile de Maître Crépin Mboli-Goumba. Leur objectif était clair: fouiller les lieux. Le capitaine de police qui menait l’opération a simplement affirmé que les ordres du Directeur Général de la Police suffisaient pour agir.

L’Ordre des avocats a immédiatement rappelé ce que dit la loi. L’article 47 du Code de Procédure Pénale et l’article 66 de la loi sur la profession d’avocat imposent des règles strictes. Toute fouille au cabinet ou chez un avocat doit s’effectuer sous la surveillance d’un magistrat et en présence obligatoire du Bâtonnier ou de son délégué. Le texte est formel: le Bâtonnier doit être prévenu dans un délai raisonnable et assister à l’opération pour garantir le secret professionnel et la dignité de l’avocat concerné.

Or, aucun magistrat n’était présent lors de cette intervention. Ni les substituts du Procureur du Tribunal de Bangui, ni le Procureur Général près la Cour d’Appel, ni même le Bâtonnier n’ont été contactés au préalable. Les policiers ont agi uniquement sur instruction de leur hiérarchie, bafouant ainsi ouvertement les protections légales qui entourent le domicile et le cabinet d’un avocat.

Cette intrusion survient à quelques semaines du vote du 28 décembre. Elle vise un citoyen qui n’est même pas candidat aux élections. Pour le Barreau, cet affaire crée un dangereux précédent susceptible de troubler la tranquillité du processus électoral. L’institution juridique salue le travail des juges constitutionnels et les encourage à garder la même fermeté face aux pressions, quelle que soit leur provenance.

Les autorités chargées d’organiser le scrutin, ainsi que les officiers de police judiciaire, sont appelés à respecter scrupuleusement les règles qui protègent la paix publique. Le Barreau demande également à la communauté internationale d’intensifier sa vigilance pour que le climat reste serein avant, pendant et après le vote. L’institution annonce qu’elle suivra de près le déroulement des opérations électorales et qu’elle publiera ses observations une fois le scrutin terminé

Source: Corbeau News Centrafrique

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