Bertin Béa: Métamorphose en Traître Politique

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Bertin Béa: Métamorphose en Traître Politique
Bertin Béa: Métamorphose en Traître Politique

Africa-Press – CentrAfricaine. L’ancien fidèle de François Bozizé Bertin Béa abandonne son mentor pour Faustin-Archange Touadera, démontrant aux yeux du monde la déchéance morale d’une classe politique centrafricaine prête à tous les retournements pour survivre.

En effet, Bertin Béa, ancien premier vice-Président du parti KNK vient de livrer une master class de retournement politique qui restera dans les annales de l’opportunisme centrafricain. Cet homme, jadis respecté comme cadre influent du parti KNK, s’est métamorphosé en vulgaire transfuge, abandonnant François Bozizé pour se jeter dans les bras de Faustin-Archange Touadéra avec un cynisme déconcertant.

Dans une interview accordée à Armando sur la radio Ndèkè – Luka, Béa tente de justifier sa trahison par de grands mots sur le patriotisme et l’intérêt national. “La situation au plan politique, socio-politique, sécuritaire, est en train de s’emballer”, déclare-t-il avec une gravité feinte. Comme si cette situation n’existait pas quand il soutenait mordicus Bozizé dans ses entreprises.

L’homme qui se drape dans les citations de Jean-Paul Sartre: “Toute parole a une conséquence, tout silence aussi”, oublie commodément que sa propre parole d’hier contredisait diamétralement celle d’aujourd’hui. Cette référence intellectuelle sonne creux dans la bouche d’un personnage qui transforme Sartre en alibi de sa propre versatilité mentale.

Bertin Béa tente de se dédouaner en niant toute motivation matérielle: “À 32 ans, j’étais déjà ministre de la Jeunesse et de sports dans le gouvernement du Premier ministre Gbezera Bria, sous le magistère de l’ancien Président Ange-Félix Patassé ”. Cette vantardise pathétique trahit exactement l’inverse de ce qu’il prétend démontrer. Elle dévoile un homme obnubilé par les postes et les honneurs, incapable de concevoir la politique autrement que comme une course aux privilèges.

Plus révélateur encore, il se félicite d’avoir “décliné des offres alléchantes sous le régime Séléka” quand Bozizé était renversé. Cette loyauté sélective interroge: fidèle à Bozizé face à Djotodia, traître à Bozizé face à Touadéra. Bertin Béa choisit ses loyautés selon les rapports de force du moment, non selon des principes constants.

Le plus scandaleux reste sa charge contre François Bozizé, son ancien mentor. Il reproche à ce dernier son “manque de transparence avec le peuple centrafricain, notamment sur les dons reçus de Touadéra (véhicules et argent) avant de s’engager dans la lutte armée”. Cette accusation, vraie ou fausse, montre la bassesse de Bertin Béa qui salit publiquement son parrain de longue date.

Que penser d’un homme qui dénonce aujourd’hui les “bruits de bottes” alors qu’il accompagnait hier celui qui les faisait résonner? Cette soudaine conversion pacifiste sonne comme une imposture morale. Bertin Béa découvre les vertus de la paix au moment exact où son ancien patron devient militairement vulnérable.

Sa justification suprême: “il faut savoir faire des choix lorsque la patrie est en danger”, constitue le sommet de l’hypocrisie politique. Car enfin, qui a mis la patrie en danger? Celui qui a soutenu Bozizé dans ses aventures ou celui qui l’abandonne maintenant? Cette rhétorique patriotique masque mal un calcul purement égoïste.

Bertin Béa se dit “prêt à travailler avec Touadéra, que ce soit au sein du gouvernement ou dans un autre rôle” si l’occasion se présente. La honte! La honte! Quelle folie?Cette disponibilité opportune confirme que son ralliement vise d’abord à sauver sa carrière politique. L’intérêt national ne constitue qu’un habillage rhétorique de ses ambitions personnelles.

Son optimisme affiché sur le “dialogue national” et la médiation de Denis Sassou Nguesso sonne comme une caution morale à son propre retournement. En bénissant les efforts de paix, il légitime rétroactivement sa trahison, transformant l’opportunisme en vertu civique.

Cette déchéance de Bertin Béa montre parfaitement la crise morale qui ronge la classe politique centrafricaine. Des hommes respectés, pères de famille exemplaires, basculent du jour au lendemain dans la traîtrise la plus crue dès que leurs intérêts personnels sont menacés.

Ce type de comportement empoisonne durablement la vie politique nationale. Comment construire un système démocratique stable avec des responsables qui changent d’allégeance selon les vents du moment? Cette versatilité généralisée transforme la politique en marché aux bestiaux où chacun se vend au plus offrant.

L’exemple de Bertin Béa démontre que la respectabilité sociale ne garantit aucunement l’intégrité politique. Pire, elle peut servir de masque à des ambitions dévorantes qui n’attendent que l’occasion de se dévoiler. Ces “pères de famille respectables” peuvent se transformer en vulgaires trafiquants d’influence quand l’opportunité se présente.

La leçon de cette affaire dépasse largement le cas personnel de Bertin Béa. Elle interroge sur la nature profonde du personnel politique centrafricain et sa capacité réelle à porter un projet national cohérent. Comment faire confiance à des hommes qui renient publiquement leurs engagements passés sans la moindre vergogne?

Source: Corbeau News Centrafrique

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