Corruption et Assistanat en Centrafrique selon Elie Oueifio

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Corruption et Assistanat en Centrafrique selon Elie Oueifio
Corruption et Assistanat en Centrafrique selon Elie Oueifio

Africa-Press – CentrAfricaine. Dans son ouvrage Entre un programme de développement qui procure la paix et assure la stabilité et un projet humanitaire qui favorise l’oisiveté, instaure et entretient les crises, publié en juillet 2025, Elie Oueifio, coordonnateur du Cercle des Écrivains, Journalistes, Artistes et Chercheurs de Centrafrique (CEJACC), examine la corruption comme racine des maux centrafricains. L’auteur démontre comment ce phénomène entrave l’autonomie nationale et perpétue la dépendance aux aides extérieures.

Elie Oueifio rapporte les propos du président Faustin Archange Touadéra lors du séminaire gouvernemental de mars 2023. Le chef de l’État déplorait que les fonds destinés au trésor public finissent dans les poches de tiers, ne laissant qu’une portion infime à l’État. Cette observation révèle l’ampleur du détournement des ressources publiques qui prive la nation de ses moyens de développement.

L’auteur établit un lien direct entre corruption et dépendance. La République centrafricaine possède des richesses considérables: or, diamant, uranium, bois précieux. Ces ressources devraient normalement financer le développement national. Mais les pratiques corruptives détournent ces revenus vers des intérêts privés, obligeant l’État à solliciter constamment l’aide internationale pour ses besoins élémentaires.

Elie Oueifio documente plusieurs cas concrets dans son analyse. Ces exemples révèlent comment la corruption s’allie aux intérêts extérieurs pour maintenir le pays dans un état de faiblesse chronique. Les corrompus deviennent complices, consciemment ou non, de forces qui bénéficient de l’instabilité centrafricaine.

L’analyse d’Oueifio dépasse les élites corrompues. Il observe une inculture politique et administrative généralisée. Même les fonctionnaires et ministres attendent que le président agisse seul, déresponsabilisant l’ensemble de l’appareil d’État. Cette passivité administrative aggrave les dysfonctionnements et facilite les détournements.

L’auteur cite les rapports de la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance qui exposent régulièrement des cas de détournements. Mais il déplore l’absence de sanctions rigoureuses contre les fautifs. Cette impunité encourage les pratiques corruptives et entretient un climat où les fraudeurs agissent sans crainte. Oueifio compare leur attitude à celle d’enfants qui disent: “Papa gronde, mais ne tape pas”.

Dans son ouvrage de juillet 2025, Oueifio propose des solutions concrètes pour briser ce cycle. Il s’appuie sur des principes spirituels, citant Ézéchiel 18:4-20 qui stipule que “l’âme qui pèche doit mourir”, pour justifier des sanctions fermes contre les corrompus. L’auteur recommande de s’inspirer des modèles de gouvernance de leaders comme Houphouët-Boigny ou Omar Bongo, qui ont combattu la corruption avec détermination.

La justice indépendante constitue un pilier central de ses propositions. Oueifio insiste sur la nécessité d’une justice capable de juger les cas signalés par le parlement ou la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance. Cette justice doit agir avec fermeté pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions.

L’auteur appelle également à une mobilisation collective pour surmonter la dépendance. Il soutient que les Centrafricains doivent cesser de se comporter comme des “enfants” sous tutelle, selon Galates 4:1-2, et assumer leurs responsabilités citoyennes. Cette prise de conscience nationale doit accompagner les réformes institutionnelles.

Elie Oueifio propose de renforcer le parlement pour contrôler efficacement les actions gouvernementales. Il recommande aussi de soutenir les médias indépendants pour qu’ils sensibilisent les populations sans céder à la désinformation. Ces institutions renforcées formeront les garde-fous nécessaires contre la corruption.

Pour l’auteur, une gouvernance intègre, alliée à une prise de conscience nationale, permettra à la République centrafricaine de financer son développement avec ses propres ressources. Cette autonomie financière brisera définitivement le joug de l’assistanat qui maintient le pays dans la dépendance….

Source: Corbeau News Centrafrique

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