Business Familial de Changement de Mentalité en ACFPE

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Business Familial de Changement de Mentalité en ACFPE
Business Familial de Changement de Mentalité en ACFPE

Africa-Press – CentrAfricaine.
Pendant que des experts centrafricains formés par les Sud-Coréens et certifiés internationalement en “changement de mentalité” sont laissés sur le banc de touche, la ministre du Travail Annie Michelle Mouanga a transformé ce module de formation en une véritable pompe à cash familiale. Sa sœur, Nadia Sandy Ledot née Gambor, empoche depuis des années des millions de francs CFA en se déplaçant depuis la France. Et maintenant, la ministre Annie-Michelle Mouanga née Gambor veut faire entrer sa propre fille, Diane, qu’elle a fait avec un camerounais, dans ce juteux business. Une enquête de Corbeau News Centrafrique* révèle les dessous d’un népotisme aggravé qui prive les Centrafricains de formateurs qualifiés tout en enrichissant le clan Mouanga -Gambor.
Le changement de mentalité: un concept simple, des profits colossaux….

Le “changement de mentalité” est un module de formation managériale destiné à modifier les comportements des travailleurs face au développement. Le principe est simple: expliquer aux gens qu’il ne suffit pas de construire des infrastructures, il faut aussi changer les mentalités pour arriver à l’heure, travailler efficacement, et adopter des comportements professionnels.

À l’ACFPE, ce module devrait être dispensé par des experts centrafricains. Ces derniers ont été envoyés en formation par l’agence elle-même pour suivre une formation intensive avec des experts sud-coréens. Ils se sont rendus au Cameroun, au Camp mondial de Yaoundé, où ils ont été certifiés comme “experts en changement de mentalité” après une formation approfondie.

Ces Centrafricains qualifiés et certifiés internationalement sont aujourd’hui disponibles. Ils travaillent à l’ACFPE. Ils attendent d’être mobilisés pour former leurs compatriotes. Mais la ministre Annie Michelle Mouanga née Gambor en a décidé autrement. Elle a choisi de confier ce marché juteux à sa famille.

Nadia Sandy Ledot: la sœur qui facture….

Le business familial a commencé il y a plusieurs années avec Nadia Sandy Ledot née Gambor, sœur directe de la ministre Annie Michelle Mouanga. Cette dernière s’est mariée avec un certain M. Ledot, prenant ainsi le nom de Ledot, tout comme sa sœur a pris le nom de son mari Mouanga.

Nadia Sandy Ledot se présente comme “Spécialiste en ingénierie, Formatrice – Consultante insertions, Coach professionnel”. Grâce à l’intervention de sa sœur ministre, elle a obtenu le monopole des formations en “changement de mentalité” à l’ACFPE.

Le système est d’une simplicité confondante et d’une rentabilité exceptionnelle. Mme Ledot se déplace depuis la France pour venir à Bangui dispenser ces formations. Elle facture plus de 200 000 francs CFA par jours, soit environ 2 millions de francs CFA par semaine de formation. Multipliez cela par le nombre de sessions organisées tout au long de l’année, et vous comprenez pourquoi cette dame a fait fortune grâce à sa sœur ministre.

Le contenu de ces formations? Rien qui nécessite une expertise exceptionnelle. Il suffit de faire quelques recherches sur Internet, de préparer des supports PowerPoint, de maîtriser un vocabulaire managérial de base, et de faire du “verbiage” devant les stagiaires. Pour cela, Mme Ledot empoche des millions de francs CFA alors que des Centrafricains certifiés par des experts sud-coréens sont écartés.

Maintenant, au tour de Diane, la fille de la ministre….

Le scandale prend une nouvelle dimension. Non contente d’avoir enrichi sa sœur pendant des années, la ministre Annie Michelle Mouanga veut maintenant faire profiter sa propre fille de ce business juteux.

Diane, fille de la ministre, n’est pas une inconnue à l’ACFPE. C’est la fille qu’elle a fait avec un camerounais. Elle a déjà dispensé des formations en “relations clients” aux jeunes couturiers-stylistes qui ont été formés pendant trois ans et quatre mois par l’agence (avant d’être expulsés en septembre 2025 pour faire place au restaurant de la ministre).

Aujourd’hui, la ministre a décidé d’ajouter sa fille au système. Diane va désormais elle aussi dispenser des formations en “changement de mentalité”, empochant à son tour plus de 200 000 francs CFA par module, soit 2 millions par semaine.

Imaginez le tableau: la tante Nadia Sandy Ledot facture ses millions depuis la France, et maintenant la nièce Diane va elle aussi facturer ses millions. Les deux femmes vont se partager ce marché familial pendant que les experts centrafricains formés avec l’argent de la Banque mondiale et d’autres partenaires internationaux restent sur le carreau.

L’ironie de cette situation est cruelle pour les experts centrafricains. L’ACFPE a investi dans leur formation. Elle les a envoyés au Cameroun pour qu’ils soient formés par des Sud-Coréens reconnus mondialement pour leur expertise en développement et en gestion du changement. Ces experts ont suivi un cursus intensif, obtenu leurs certifications internationales, et sont revenus en République centrafricaine prêts à servir leur pays.

Mais la ministre Annie Michelle Mouanga ne leur donne aucune chance. Elle préfère payer sa sœur qui vient de France et sa fille qui n’a aucune certification internationale en changement de mentalité. Elle préfère enrichir sa famille plutôt que de faire confiance aux compétences centrafricaines qu’elle est censée promouvoir en tant que ministre du Travail.

Ces experts formés sont relégués dans des bureaux. On les empêche de dispenser les formations pour lesquelles ils ont été spécialement préparés. On préfère recruter “n’importe qui dans les quartiers” pour dispenser des formations approximatives, du moment que ces personnes sont liées à la famille de la ministre.

Un népotisme verrouillé par les liens familiaux au sommet de l’État….

Ce népotisme aggravé ne rencontre aucune opposition parce que la ministre Annie Michelle Mouanga bénéficie de protections au plus haut niveau de l’État.

Elle est parente avec le Premier ministre Félix Moloua. Cette connexion familiale lui assure une impunité totale dans la gestion du ministère du Travail et de l’ACFPE. Le Premier ministre ne lèvera jamais le petit doigt pour sanctionner les dérives de sa parente.

Elle est également parente avec Tina Touadéra, la deuxième épouse du président Faustin-Archange Touadéra. Ce lien avec la famille présidentielle constitue une assurance tous risques contre toute tentative de la tenir responsable de ses actes.

Avec de telles protections, Annie Michelle Mouanga peut se permettre tout. Elle peut placer sa sœur Renée Bimbo comme directrice générale de l’ACFPE. Elle peut attribuer des marchés de formation à sa sœur Nadia Sandy Ledot. Elle peut maintenant y ajouter sa fille Diane. Elle peut écarter les experts centrafricains qualifiés. Elle peut transformer une institution publique en entreprise familiale.

Personne ne peut lever le doigt. Tout est verrouillé. Un petit lien familial, et tu es libre de faire ce que tu veux. Même si tu pilles l’État, même si tu détournes des fonds destinés à la formation des jeunes chômeurs, personne ne dira rien.

Le business du “changement de mentalité” à l’ACFPE repose sur une arnaque simple. La formation elle-même n’exige pas de compétences exceptionnelles. Il s’agit essentiellement de management de base, de motivation, de techniques de communication et de développement personnel.

N’importe quel formateur compétent peut dispenser ce type de formation. C’est justement pour cela que l’ACFPE a envoyé ses cadres se former au Cameroun avec les Sud-Coréens. L’objectif était de créer un pool d’experts centrafricains capables de former leurs compatriotes à moindre coût.

Mais en confiant ce marché à sa sœur qui vient de France et à sa fille, la ministre Annie Michelle Mouanga multiplie artificiellement les coûts. Au lieu de payer un expert centrafricain basé à Bangui qui pourrait facturer peut-être 50 000 ou 100 000 francs CFA par module, elle paie sa sœur plus de 200 000 francs CFA par module, plus les frais de voyage depuis la France, plus l’hébergement, plus les per diem.

Et maintenant, elle ajoute sa fille au système. Deux formatrices de la famille Mouanga -Gambor vont se partager ce marché juteux, doublant ainsi le montant des factures que l’ACFPE devra payer.

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