les principaux groupes rebelles annoncent un cessez-le-feu de trois jours

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Centrafrique : les principaux groupes rebelles annoncent un cessez-le-feu de trois jours
Centrafrique : les principaux groupes rebelles annoncent un cessez-le-feu de trois jours

Africa-PressCentrAfricaine. La Coalition des patriotes pour le changement (CPC), qui rassemble six des principaux groupes en rébellion, a décrété un cessez-le-feu de trois jours. Il devrait s’achever avant le début des élections présidentielle et législatives de ce week-end.

La coalition de groupes armés qui mène depuis une semaine une offensive contre le gouvernement centrafricain a décrété jeudi 24 décembre un “cessez-le-feu unilatéral” de trois jours arrivant à échéance avant les élections présidentielle et législatives de dimanche.

La Coalition des patriotes pour le changement (CPC), qui rassemble six des principaux groupes en rébellion, “déclare un cessez-le-feu unilatéral de 72 heures (3 jours) qui sera observé sur toute l’étendue du territoire par l’ensemble des troupes combattantes des patriotes”, selon ce communiqué daté de mercredi et confirmé jeudi à l’AFP par deux importants groupes rebelles.

Les signataires invitent “le pouvoir à observer de même un cessez-le feu sur la même période” et appellent le chef de l’État, Faustin Archange Touadéra, favori du scrutin présidentiel, à “suspendre les élections dont les conditions de bon déroulement n’ont jamais été réunies”.

“Un non-événement”

“Le document n’est pas signé. C’est un cessez-le-feu unilatéral, un non-événement, et nous n’avons pas vu ces gens-là s’arrêter dans leurs actions”, a réagi jeudi auprès de l’AFP le porte-parole du gouvernement Ange-Maxime Kazagui.

Pour l’heure, seuls le mouvement 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation), l’un des piliers de la coalition, et le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) ont confirmé à l’AFP l’authenticité du document.

Jeudi matin, les combats ont connu une accalmie dans plusieurs localités, selon des responsables d’ONG et de l’ONU. La Minusca a également reçu le soutien de 300 casques bleus rwandais “dans le cadre du plan intégré de sécurisation des élections”.

La semaine dernière, les principaux groupes armés se sont coalisés et ont lancé une offensive. Ils ont été accusés par le camp Touadéra de tenter un “coup d’État” à l’instigation de l’ancien président François Bozizé, renversé en 2013, qui dément.

La menace persistante des groupes armés rend illusoire une participation conséquente, du moins libre et sereine, faisant dire à l’opposition et aux experts que la légitimité des futurs élus (le président et les 140 députés) pourrait être déjà grandement entamée. À quelques jours du vote, le gouvernement exhortait d’ailleurs encore par SMS les inscrits à aller retirer leurs cartes d’électeur.

Opposition divisée

Faustin Archange Touadéra, élu en 2016, apparaît comme le grand favori, selon les politologues. Son mandat a été marqué par un début de reconstruction de l’armée et le rétablissement de l’autorité de l’État dans plusieurs préfectures, mais également par de multiples scandales de corruption.

Anicet Georges Dologuélé, économiste et ancien Premier ministre, est désormais son principal concurrent, depuis l’invalidation de la candidature de François Bozizé, sous le coup de sanctions de l’ONU, qui a apporté son soutien à Anicet Georges Dologuélé.

Toutefois, l’extrême division de l’opposition, qui présente 15 candidats contre le président Touadéra, devrait faciliter la tâche du sortant. L’opposition dénonce par avance des fraudes massives pour faire réélire Faustin Archange Touadéra dès le premier tour et réclame un report.

Dimanche, le G5+, qui compte notamment la France, la Russie, l’ONU, l’Union européenne et la Banque mondiale, a martelé que les élections, dans l’organisation desquelles la communauté internationale a investi plus de 30 millions d’euros, devaient “se tenir dans le respect du délai constitutionnel”.

Mais mercredi, l’ONU s’est déclarée “profondément alarmée” par les violences qui “présentent de sérieux risques pour la sécurité des civils et l’exercice du droit de vote”.

La plupart des quelque 1 500 candidats à l’Assemblée nationale n’ont pu faire campagne pour des raisons de sécurité. Le second tour est prévu le 14 février.

Avec AFP

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