Chaos Persistant à Djotoua-Banguerem par les 3R

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Chaos Persistant à Djotoua-Banguerem par les 3R
Chaos Persistant à Djotoua-Banguerem par les 3R

Africa-Press – CentrAfricaine.
Depuis leur incursion sanglante du 3 décembre, les ex-rebelles du mouvement 3R maintiennent leur emprise terrifiante sur le village de Banguerem, dans la commune de Djotoua Banguerem, préfecture de la Nana-Mambéré, plongeant la population dans un cauchemar qui ne semble pas vouloir finir.

La nuit du vendredi a été très terrifiante avec de nouvelles détonations des armes lourdes et légères ininterrompues. Les détonations ont résonné pendant des heures, semant une panique indescriptible parmi les villageois en débandade générale. Beaucoup ont choisi de fuir dans l’obscurité, abandonnant tout derrière eux, y compris parfois leurs propres enfants dans la bousculade générale.

Le samedi matin a révélé l’ampleur du désastre humain. Des familles se sont retrouvées séparées dans la confusion de la fuite précipité. Des parents ont couru dans une direction tandis que leurs enfants partaient dans une autre, chacun tentant d’échapper aux rafales qui continuaient de trouer le silence du village. Cette dispersion forcée confirme le degré de terreur qui règne dans cette localité autrefois paisible.

Parmi les cas les plus déchirants figure celui de la matrone du village, cette femme qui assumait le rôle de sage-femme et accompagnait les accouchements. Dans sa course éperdue vers Bouar, elle a abandonné son propre enfant. La panique était telle qu’elle n’a même pas pu emporter le petit avec elle. Ce sont des voisins qui ont récupéré l’enfant abandonné et ont entrepris de le ramener à sa mère dans la ville de Bouar 24 heures plus tard.

Ces scènes de fuite désordonnée se multiplient depuis plusieurs jours maintenant. Les routes menant hors de Banguerem sont empruntées par des groupes de villageois hagards, portant sur leur dos le strict minimum, parfois même rien du tout. Certains marchent pieds nus, d’autres portent encore leurs vêtements de nuit, n’ayant pas eu le temps de se préparer avant de partir.

Les combattants du 3R semblent installés pour durer. Leur présence s’étend maintenant sur plusieurs jours et leurs intentions restent floues pour la population civile qui subit leurs actions. Ils patrouillent à moto, armes en évidence, continuant de tirer sporadiquement sans qu’on comprenne vraiment pourquoi ni dans quel but précis. Cette imprévisibilité ajoute à l’angoisse ambiante.

Les quelques habitants qui n’ont pas encore fui restent terrés dans leurs maisons, n’osant plus sortir même pour les besoins essentiels. Les commerces sont fermés, les activités agricoles suspendues, la vie normale complètement arrêtée. Le village ressemble désormais à une coquille vide où ne circulent plus que des hommes armés et quelques civils pétrifiés.

Jusqu’à dimanche soir en milieu de soirée, rien n’indiquait un apaisement de la situation. Les coups de feu continuaient de retentir par intermittence, entretenant le climat de peur.

Cette situation interroge sur le contrôle réel exercé sur ces groupes armés qui continuent d’agir en toute liberté malgré leur intégration supposée dans le processus de paix. Les habitants de Banguerem paient le prix fort de cette confusion administrative et politique, coincés entre des promesses de paix qui tardent à se concrétiser.

Les familles dispersées tentent de se retrouver à Bouar, où beaucoup ont trouvé refuge chez des proches. Mais l’inquiétude reste entière pour ceux qui n’ont pas encore donné de nouvelles, pour les enfants séparés de leurs parents, pour les personnes âgées ou malades qui n’ont peut-être pas pu fuir assez vite

 

Source: Corbeau News Centrafrique

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