Création d’un Monument Pour Honorer les Victimes des Wagner

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Création d'un Monument Pour Honorer les Victimes des Wagner
Création d'un Monument Pour Honorer les Victimes des Wagner

Africa-Press – CentrAfricaine. À Bangui, la pose de la première pierre d’un monument dédié aux victimes des crises marque une étape attendue dans la reconnaissance de toutes les douleurs vécues[1.

La République centrafricaine a célébré, le 11 mai 2025, la dixième Journée nationale des victimes des conflits armés. Cette année, la commémoration s’est distinguée par la pose de la première pierre d’un monument en hommage à toutes les victimes des crises militaro-politiques, au croisement du huitième arrondissement de Bangui, en présence des plus hautes autorités du pays, des représentants des victimes et de la société civile.

La demande d’un monument aux victimes du conflit en RCA s’amplifie face à l’existence de deux monuments célébrant les mercenaires russes du groupe Wagner. En 2021, une statue glorifiant un mercenaire sous l’avenue de Martyr, conçu par Wagner, a été érigée près du stade Barthélemy Boganda. Une autre, en hommage à Evgueni Prigojine et Dmitri Outkine, fondateurs de Wagner, trône devant la Maison Russe, sur l’avenue de Gaulle, au cœur de Bangui. Au même moment, pour leurs victimes, rien. “Ils ont leurs statues, mais nos morts, nos familles, n’ont rien”, déplore un habitant de la capitale. Cette différence renforce l’appel à un monument pour les victimes.

Pour les victimes, la reconnaissance ne doit pas se limiter à une période ou à un groupe. Beaucoup insistent pour que le monument englobe toutes les victimes, y compris celles des groupes armés récents, comme Wagner, dont les actions ont touché de nombreuses régions du pays. Les survivants rappellent que les pertes humaines restent importantes, notamment dans le nord-ouest, l’ouest et le nord du territoire, et que la mémoire collective doit intégrer toutes ces tragédies.

Rappelons que depuis leur arrivée en 2018 pour soutenir le régime de Bangui en perte de vitesse, les forces de Wagner sont responsables de nombreuses violences. Dans le sud-est, le nord-ouest, l’ouest et le nord du pays, elles ont causé des morts, pillé des villages, détruit des maisons et volé les biens des habitants. À Bossangoa, dans l’Ouham, un habitant raconte: “Wagner a tué mes voisins, brûlé nos champs. On ne peut plus vivre en paix”. Ces actes, rapportés par des organisations comme Human Rights Watch, touchent de vastes régions et laissent des communautés entières dans le désespoir.

Le gouvernement, par la voix de la ministre de l’Action humanitaire, a souligné que ce monument répond à une attente profonde des victimes et symbolise la volonté de paix et de réconciliation nationale. Il s’agit d’un geste fort, destiné à rappeler l’importance de la justice, de la réparation, et à encourager la cohésion sociale. Les représentants des victimes ont salué cette décision, tout en rappelant que la quête de justice reste essentielle pour tourner la page des souffrances passées.

À travers ce monument, la République centrafricaine affirme son engagement à ne pas oublier ceux qui ont perdu la vie ou subi des violences lors des différentes crises. Ce lieu de mémoire se veut un point de ralliement pour toutes les générations, afin de transmettre le souvenir, encourager la résilience et renforcer l’unité nationale….

Source: Corbeau News Centrafrique

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