Décoration du 1er décembre à Bangui tourne au cauchemar

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Décoration du 1er décembre à Bangui tourne au cauchemar
Décoration du 1er décembre à Bangui tourne au cauchemar

Africa-Press – CentrAfricaine.
La traditionnelle cérémonie de décoration des mérites centrafricains, organisée ce samedi 29 novembre 2025 sur l’avenue des Martyrs en prélude aux célébrations du 1er décembre, s’est transformée en spectacle désolant. Plus de 3000 personnes convoquées pour recevoir leurs insignes, un rang interminable s’étirant sur plusieurs centaines de mètres au-delà de l’hôpital communautaire, et une confusion généralisée qui a contraint le Premier ministre Félix Moloua à abandonner la tribune.

L’événement, censé honorer fonctionnaires, agents de l’État, militaires et personnalités civiles méritants, a rapidement basculé dans l’anarchie. Sous un soleil de plomb, serrés dans leurs costumes et cravates, les impétrants massés à l’arrière du dispositif ont perdu patience. Excédés par l’attente interminable, nombre d’entre eux ont brisé les rangs pour se frayer un passage vers l’estrade, déclenchant une bousculade généralisée.

Le chef du gouvernement, Félix Moloua, après avoir décoré quatre ministres dans les règles, a assisté impuissant à la débâcle. Face à cette marée humaine impossible à canaliser, il a choisi de déléguer la suite des opérations à d’autres membres de l’exécutif avant de quitter les lieux. Un départ qui en dit long sur l’ampleur du fiasco.

Cette pagaille pousse les centrafricains à s’interroger: comment peut-on convoquer 3000 personnes sans prévoir un minimum de logistique? L’étirement du cortège sur une distance démesurée, l’absence de gestion des flux, le manque criant d’encadrement – autant de carences qui transforment un moment protocolaire en foire d’empoigne.

Les organisateurs semblent avoir oublié que derrière chaque décoration se trouve un être humain, debout depuis des heures, épuisé par la chaleur et l’inconfort. Cette négligence n’est pas un simple raté technique. Elle confirme l’incapacité chronique du régime à planifier, à anticiper, à respecter ceux-là mêmes que l’on prétend honorer.

Le gouvernement centrafricain excelle dans les annonces et les cérémonies d’apparat. Mais dès qu’il s’agit de les mener à bien, c’est l’improvisation qui prime. Cette désorganisation patente, visible sous les yeux de milliers de Centrafricains, en devient presque une insulte. Comment prendre au sérieux des distinctions honorifiques distribuées dans de telles conditions?

Les autorités multiplient les célébrations nationales, les défilés, les remises de médailles. Mais elles peinent à garantir le minimum de dignité à ces événements. Ce samedi 29 novembre restera comme un nouveau cas d’école du désordre institutionnel centrafricain, où même l’acte simple de décorer ses serviteurs se solde par un naufrage organisationnel.

Source: Corbeau News Centrafrique

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