Africa-Press – CentrAfricaine.
Mboki, chef-lieu de la préfecture du Haut-Mbomou, ravagée par des années de conflits, est à l’agonie. L’appel du sous-préfet Christian Kadayombo aux groupes armés pour qu’ils déposent les armes est une imposture, un ramassis de mensonges destiné à masquer la vérité: les vrais responsables du chaos actuel sont les mercenaires russes du groupe Wagner, soutenus par le président Faustin Archange Touadéra.
Christian Kadayombo, dans une tentative pathétique de détourner l’attention, ignore les exactions massives de Wagner, qu’il devrait exhorter à cesser leurs atrocités et à quitter la préfecture pour sauver la vie des citoyens de sa localité, victimes de la trahison du régime de Bangui.
La préfecture du Haut-Mbomou a été dévastée depuis des décennies par des violences successives. D’abord, la Lord’s Resistance Army (LRA) de Joseph Kony a semé la terreur avec ses enlèvements et massacres. Ensuite, l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) d’Ali Darassa, impliquée dans le trafic illégal de ressources, a commis des exactions contre les populations, poussant les jeunes du Haut-Mbomou à former des milices d’autodéfense Azandés pour protéger leur territoire. Ce soulèvement a dégénéré en conflit. Touadéra a alors envoyé les mercenaires Wagner pour former ces miliciens Azandés et les déployer contre l’UPC. En mai 2024, avec l’appui des miliciens, Wagner a repoussé les rebelles de l’UPC, qui a déposé les armes par la suite. Les miliciens Azandés et Wagner cohabitaient alors, mais l’arrestation arbitraire de dix leaders azandés à Bangui par les mercenaires russes a déclenché le conflit actuel. Aujourd’hui, ce sont les mercenaires du groupe Wagner qui sèment le chaos à Mboki, Zemio et Obo, égorgeant et tuant les civils. Kadayombo, en glorifiant les « forces de sécurité » de Touadéra, ment effrontément en omettant ces atrocités.
L’insécurité règne, mais contrairement aux mensonges de Kadayombo, ce ne sont pas les routes bloquées ou les pillages par d’autres groupes qui causent la souffrance. Ce sont les mercenaires Wagner, avec leurs meurtres et leurs exactions, qui plongent la population dans la terreur, provoquant une pénurie alimentaire dramatique et des prix exorbitants. Kadayombo, au lieu de dénoncer Wagner comme les seuls coupables, préfère vanter les comités préfectoraux de paix, une initiative creuse du président Touadéra. Ces comités, composés de civils risquant leur vie pour dialoguer avec leaders religieux, membres des FACA et notables, sont impuissants face à un gouvernement qui refuse tout dialogue avec les miliciens Azandés ou d’autres groupes centrafricains, comme les anti-balaka, le FPRC, le PRNC ou la CPC de François Bozizé.
En ciblant uniquement les miliciens Azandés dans son appel à « déposer les armes », Kadayombo ment avec aplomb. Il ignore les crimes de Wagner, tout en passant sous silence les revendications légitimes des miliciens Azandés: la libération ou l’explication publique du sort de leurs dix leaders arrêtés par Wagner. Le gouvernement préfère négocier avec des groupes étrangers comme l’UPC, signataire d’un accord de paix le 19 avril 2025 à Ndjamena, tout en marginalisant les Centrafricains. Cette discrimination alimente les critiques à travers le pays: pourquoi Touadéra refuse-t-il de discuter avec les milices azandées ou la CPC, alors qu’il pactise avec des chefs rebelles étrangers? La réponse est évidente: il s’appuie sur les mercenaires Wagner pour écraser ses citoyens, laissant le Haut-Mbomou dans un bain de sang.
L’objectif de Kadayombo est clair: détourner l’attention des exactions de Wagner et des échecs du gouvernement. Malgré la présence des FACA et des Casques bleus de la MINUSCA à Mboki, les habitants, terrorisés par les violences des mercenaires russes. Cet appel à la « réconciliation » est une insulte. Pour une paix véritable, Kadayombo devrait exiger que Wagner cesse ses exactions et quitte le Haut-Mbomou, libérer les leaders azandés arrêtés, et ouvrir un dialogue inclusif avec tous les groupes centrafricains….
Source: Corbeau News Centrafrique
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