Africa-Press – CentrAfricaine. Une erreur d’identité volontairement entretenue par la justice centrafricaine prive depuis plus de 4 ans monsieur Dobo Abdel Kader de sa liberté.
Dobo Abdel Kader dirigeait tranquillement ses affaires avant que tout bascule en 2021. Ce fils de collecteur de diamants de Bria, ville située à 595 kilomètres de Bangui dans la Haute-Kotto, avait repris le métier familial après des études spécialisées en Égypte. Son père l’avait envoyé là-bas pour qu’il apprenne les techniques du commerce diamantaire. De retour au pays, il avait monté son propre bureau de diamant et travaillait dans la légalité.
Mais en 2021, le général Bienvenu Zokoué, directeur général de la police, a donné l’ordre de l’arrêter. L’accusation farfelue: être Sembé Bobbo, le chef du mouvement armé 3R. Pourtant, aucune preuve n’existe pour justifier cette affirmation. Lors de l’arrestation, les policiers ont récupéré 400 millions de francs CFA en liquide, plus de l’or et des diamants. Ces biens n’ont jamais été officiellement déclarés à la justice, ni rendus à son propriétaire.
Dobo Abdel Kader se trouve depuis à la prison centrale de Ngaragba, dans le septième arrondissement de Bangui. Quatre années ont passé sans procès, sans preuve de sa culpabilité présumée. La justice centrafricaine n’a donné aucune explication à cette détention qui s’éternise.
L’incohérence devient évidente le 10 juillet dernier. Le vrai Sembé Bobbo apparaît en plein jour à Bangui avec Ali Darassa pour signer un accord de paix de Ndjamena avec le gouvernement centrafricain. Les deux hommes sont accueillis officiellement, avec tapis rouge et honneurs, devant le chef de l’État. Ils repartent ensuite librement au Tchad.
Ainsi, les vrais dirigeants du 3R négocient tranquillement avec les autorités et voyagent sans contrainte, tandis que Dobo Abdel Kader reste enfermé à Ngaragba. Cette situation montre comment certains rouages du système judiciaire et sécuritaire fonctionnent mal.
Plusieurs témoignages pointent un schéma récurrent: des responsables des forces de l’ordre s’attaquent à des hommes d’affaires prospères sous couvert d’enquêtes bidon pour leur voler leurs biens. L’entourage de la victime accuse directement le directeur général de la police Bienvenu Zokoué de participer à ce braquage.
L’histoire de Dobo Abdel Kader montre ce qui arrive aux entrepreneurs qui tentent de bâtir quelque chose de légal dans leur pays. Son cas démontre comment la justice et la police peuvent devenir des outils de vol plutôt que de protection des citoyens.
Un jeune homme rentré développer son activité dans le diamant se retrouve privé de liberté et dépouillé de ses biens, pendant que ceux qui l’ont faussement accusé continuent leur travail sans être dérangés.
Source: Corbeau News Centrafrique
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