Dologuelé Abandonne Nationalité Pour Défier Loi

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Dologuelé Abandonne Nationalité Pour Défier Loi
Dologuelé Abandonne Nationalité Pour Défier Loi

Africa-Press – CentrAfricaine. L’opposant centrafricain Anicet-Georges Dologuelé se conforme désormais aux nouvelles dispositions constitutionnelles pour participer à la présidentielle de décembre 2025.

Dans un geste symbolique fort, Anicet-Georges Dologuelé , président de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA), vient officiellement de renoncer à sa nationalité française. Cette décision intervient dans le cadre des nouvelles dispositions constitutionnelles adoptées le 30 août 2023, qui interdisent aux binationaux de briguer la magistrature suprême.

Cette démarche s’inscrit dans un contexte politique tendu avec l’adoption d’une nouvelle constitution largement contestée par l’opposition et une partie de la société civile centrafricaine. La constitution promulguée le 30 août 2023 a introduit plusieurs dispositions contraignantes, notamment l’obligation pour tous les candidats à l’élection présidentielle de ne détenir qu’une seule nationalité. Cette mesure est perçue par de nombreux observateurs comme un moyen de bloquer intentionnellement certaines figures de l’opposition, particulièrement Anicet-Georges Dologuelé et Crépin Mboli-Goumba, coordinateur du BRDC.

Le leader de l’URCA avait marqué les esprits lors de la dernière élection présidentielle du 27 décembre 2020, où il était arrivé en deuxième position derrière le président sortant Faustin-Archange Touadéra. Ce scrutin, comme celui de 2015, avait été entaché de nombreuses controverses, plusieurs candidats et observateurs dénonçant des irrégularités et des fraudes massives.

Aujourd’hui, en abandonnant sa citoyenneté française, Anicet-Georges Dologuelé fait le choix de la continuité politique. Cette décision témoigne de sa détermination à participer à la prochaine élection présidentielle prévue pour le 28 décembre 2025, malgré un climat politique de plus en plus délétère.

Le président Touadéra, qui briguera un troisième mandat constitutionnellement controversé, a en effet procédé à une révision constitutionnelle qui lui permet de se maintenir au pouvoir. Cette modification des règles du jeu démocratique, combinée aux nouvelles restrictions sur la nationalité, dessine les contours d’une compétition électorale déjà déséquilibrée.

L’opposition centrafricaine dénonce depuis longtemps ce qu’elle considère comme une dérive autoritaire du régime en place. Les nouvelles dispositions constitutionnelles sont perçues comme autant d’obstacles supplémentaires dressés sur la route des candidats d’opposition, dans un pays où les libertés démocratiques sont déjà fragilisées.

Néanmoins, la renonciation d’Anicet -Georges Dologuelé à sa nationalité française, confirmée par le Journal Officiel français, témoigne de la volonté de l’opposition de ne pas céder face aux manœuvres institutionnelles. Cette décision pourrait inspirer d’autres leaders politiques dans la même situation et maintenir vivante l’espérance démocratique centrafricaine.

Reste à savoir si les conditions d’organisation de la présidentielle de décembre permettront effectivement une compétition libre et transparente, ou si les tensions actuelles conduiront à de nouveaux dérapages démocratiques dans un pays déjà fragilisé par des années d’instabilité politique.

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