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Germain Nadjibe, Président de la « Conquête inclusive du bonheur » veut créer un Institut National de Gouvernance pour lutter contre la corruption. Sa solution? Regrouper toutes les institutions existantes sous une seule bannière. Cette approche bureaucratique interroge sur sa compréhension réelle du problème….
Germain Nadjibe reconnaît lui-même que les institutions actuelles comme l’Inspection Générale d’État ou celles chargées de lutter contre la male gouvernance existent déjà. Il admet qu’elles « ne donnent pas les résultats escomptés par le peuple ». Alors pourquoi créer une énième structure plutôt que de réformer celles qui existent? Cette logique échappe à la raison….
L’homme promet des « stratégies bien définies » et des « personnes outils qui sont bien outillées ». Ces formulations creuses ne disent rien de concret. Quelles stratégies exactement? Quels outils? Quels moyens financiers? Quels pouvoirs juridiques nouveaux? Le flou artistique règne une fois de plus dans ses propositions….
Cette manie de créer de nouvelles institutions montre une vision superficielle des problèmes de gouvernance. La corruption ne disparaîtra pas parce qu’on change l’organigramme administratif. Elle nécessite une volonté politique réelle, des moyens d’investigation conséquents, une justice indépendante et des sanctions effectives. Rien de tout cela ne transparaît dans le projet de Germain Nadjibe….
L’histoire centrafricaine regorge d’institutions créées en fanfare pour lutter contre la corruption, puis oubliées ou détournées de leur mission. Combien d’organismes anti-corruption ont vu le jour depuis l’indépendance? Combien ont réellement fonctionné? Cette approche institutionnelle a déjà montré ses limites….
D’autres questions surgissent naturellement. Qui dirigera cet institut? Comment garantir son indépendance? Quel budget lui allouer? Quels pouvoirs d’enquête et de sanction? Comment éviter qu’il devienne un instrument de règlement de comptes politiques? Nadjibe reste muet sur ces aspects pourtant déterminants….
Sa proposition sent la récupération électorale. Promettre de lutter contre la corruption plaît toujours aux électeurs. Mais créer une institution supplémentaire ne constitue pas une politique anti-corruption. C’est même souvent le contraire: une façon de donner l’illusion d’agir sans rien changer au fond….
Le prétendu candidat semble ignorer que la corruption se combat d’abord par l’exemple. Quelle est sa propre expérience en matière de gestion publique? A-t-il déjà dirigé une institution? Géré un budget? Rendu des comptes? Son passé d’enseignant et de sportif ne l’a pas préparé à ces enjeux complexes….
Cette approche technocratique masque une incompréhension des ressorts profonds de la corruption. Celle-ci prospère dans un environnement de faiblesse institutionnelle, de pauvreté généralisée et d’impunité. Créer un institut de plus n’y changera rien si ces causes structurelles persistent….
Au final, la proposition de Germain Nadjibe ressemble à un gadget électoral. Elle donne l’impression de la nouveauté tout en recyclant de vieilles recettes inefficaces. Les Centrafricains ont déjà vu passer tant d’institutions promises miraculeuses qui n’ont servi qu’à créer de nouveaux postes pour les amis du pouvoir. Cette énième promesse institutionnelle ne les convaincra probablement pas….
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