Héritage Religieux de Kapou pour Justifier la Politique

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Héritage Religieux de Kapou pour Justifier la Politique
Héritage Religieux de Kapou pour Justifier la Politique

Africa-Press – CentrAfricaine. « Martin Luther King était un homme de Dieu, mais il a mené une lutte sociopolitique », affirme Théodore Kapou. L’apôtre, désormais fondateur du parti Nouvelle Ère pour la Centrafrique, s’appuie sur une lecture approximative de l’histoire pour légitimer sa nouvelle ambition.

Dans sa déclaration sur la radio Ndékè Luka, Théodore Kapou cite Martin Luther King et Barthélemy Boganda pour justifier son entrée en politique tout en conservant son statut d’homme d’Église. Il affirme que la foi chrétienne serait « sociale » et que « Jésus a nourri, guéri et soigné », insinuant que gérer un État relèverait du même engagement spirituel.

Mais là où Martin Luther King a toujours refusé de fonder ou rejoindre un parti politique, Théodore Kapou crée sa propre formation et revendique ouvertement l’objectif d’« accéder au pouvoir par les urnes ». En s’appropriant l’image de King, il oublie que celui-ci est resté un militant moral, jamais un candidat, et n’a jamais transformé son combat en projet électoral.

Kapou se présente comme un homme « neutre », refusant d’être ni de la mouvance présidentielle ni de l’opposition, alors même qu’il reconnaît avoir soutenu le président Faustin-Archange Touadéra pendant des années. En 2022, il a même participé à la marche pour le soutien au troisième mandat de Touadera à Damara ainsi qu’à Bangui. Cette neutralité affichée dissimule un alignement réel, qu’il tente de maquiller sous une posture d’arbitre moral.

La référence à Barthélemy Boganda est tout aussi trompeuse. Boganda, prêtre à l’origine, avait quitté l’Église avant de créer le MESAN et de se lancer pleinement en politique. Kapou, lui, garde son titre d’apôtre tout en fondant un parti, mélangeant volontairement la religion et l’ambition électorale.

En prétendant vouloir « éduquer » et « conscientiser » le peuple, Théodore Kapou accuse les autres partis d’encourager le fanatisme ou de pousser à l’opposition systématique. Pourtant, en utilisant l’autel comme tribune politique et en déformant des figures historiques à sa convenance, il participe lui-même à une manipulation spirituelle.

Kapou transforme ainsi la foi en instrument électoral. En convoquant des références religieuses et historiques détournées, il installe un discours où la mission divine sert d’alibi pour un projet personnel de conquête. Derrière le slogan de « Nouvelle Ère », se cache une stratégie opportuniste, où la neutralité annoncée n’existe que dans les mots.

Dans la perspective des élections présidentielles et législatives prévues cette année, le paysage politique centrafricain se remplit d’initiatives opportunistes. Certains créent des « courants de soutien » improvisés, d’autres montent des formations politiques fantômes pour attirer des faveurs ou obtenir des postes. L’apôtre Théodore Kapou s’inscrit pleinement dans cette logique. Derrière son discours de neutralité et son soi-disant « parti centriste », sa démarche ressemble à une opération de camouflage pour tromper l’opinion. Fidèle soutien du troisième mandat de Touadéra depuis 2022, Théodore Kapou joue la carte du parti « ni opposition, ni pouvoir » afin de mieux s’inviter à la table, cherchant avant tout à « manger », comme beaucoup d’autres figures politiques à la recherche d’une part du gâteau.

Source: Corbeau News Centrafrique

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