Joute Oratoire Ngrebada Contre la CPC

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Joute Oratoire Ngrebada Contre la CPC
Joute Oratoire Ngrebada Contre la CPC

Africa-Press – CentrAfricaine. La polémique autour de la rencontre entre l’ancien président François Bozizé et le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno prend une tournure plus acerbe avec la réponse de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) aux critiques de l’ancien Premier ministre Firmin Ngrebada.

Dans une déclaration signée par Jean-Serge Zanguendé, porte-parole politique de la CPC, la coalition riposte avec vigueur contre ce qu’elle qualifie de “manipulations” et de “fausses accusations” de l’ancien chef du gouvernement.

Réponse point par point aux accusations

Contrairement aux allégations de Firmin Ngrebada, la CPC rappelle que la présence de François Bozizé au Tchad n’est pas une fuite, mais une mission confiée par la communauté sous-régionale.

“La République du Tchad, à la demande de la CEEAC et de la CIRGL sous la présidence du président angolais João Lourenço, avait accepté d’accueillir sur son territoire les leaders de la CPC”, précise le communiqué.

Cette clarification jette un éclairage nouveau sur les circonstances de cette rencontre, suggérant qu’elle s’inscrit dans un cadre diplomatique plus large que ne le laisse entendre la critique de l’ancien Premier ministre Firmin Ngrebada.

La CPC explique que le Tchad avait reçu la charge de veiller sur l’ancien président Bozizé et ses compagnons “jusqu’à ce que M. Touadéra crée les conditions d’un dialogue politique et du retour de ces derniers dans leur pays”. Selon la coalition, c’est l’arrivée des mercenaires Wagner qui a fait échouer cette option du dialogue politique.

Des attaques personnelles virulentes

La réponse de la CPC ne se contente pas de réfuter les arguments, elle s’attaque directement à la personne de Firmin Ngrebada, qu’elle qualifie de “frimeur, nouveau riche de la touadérade”. Cette attaque personnelle révèle la profondeur des antagonismes politiques qui divisent la classe dirigeante centrafricaine.

Le porte-parole de la CPC va plus loin en rappelant que Firmin Ngrebada avait “déroulé le tapis rouge au leader des bouchers Séléka” lorsqu’il était directeur de cabinet adjoint de Touadéra. “Vous nous donnez ici le vrai sens de la fameuse ‘main tendue’ de ce dernier: dialoguer avec Lucifer et ses démons mais pas avec le Général Bozizé”, écrit Zanguendé.

Wagner au centre des polémiques

L’un des éléments les plus saillants de cette joute oratoire concerne le rôle des mercenaires Wagner. La CPC accuse explicitement Ngrebada d’être “l’allié personnel de Wagner” et de faire partie des “faucons du régime” qui ont “battu en brèche l’option du dialogue politique”.

La coalition va encore plus loin en accusant les forces gouvernementales d’avoir “à plusieurs reprises violé le territoire tchadien pour abattre cinq soldats de ce pays frère et emporter quelques-uns qu’ils ont ensuite assassinés en territoire Centrafricain”.

La question de la justice remise en cause

Sur la question de la justice, la CPC retourne l’argument de Firmin Ngrebada contre lui-même. “Votre justice n’est pas celle que la République a instituée. C’est une justice à géométrie variable qui épargne certains et s’acharne sur les opposants”, déclare Zanguendé.

Le porte-parole de la CPC interpelle directement l’ancien Premier ministre: “Autrement dit, Hassan Bouba, tous les ministres Séléka et requin ne seraient plus au gouvernement, mais en prisons.” Une façon de pointer du doigt ce qu’elle considère comme une application sélective de la justice.

Défense du rôle du Tchad

Au cœurde cette polémique se trouve le rôle du Tchad, pays frère confronté à un dilemme diplomatique délicat. La CPC défend fermement la position de N’Djamena en soulignant que “le Tchad n’est pas un État failli tel la Centrafrique sous Touadéra” et rappelle son “rôle salutaire sur les théâtres militaires en Afrique”.

La coalition va même jusqu’à interpeller Ngrebada: “Oseriez-vous accuser le Président tchadien de jouer un faux jeu?” Cette défense du Tchad témoigne également des limites de la souveraineté centrafricaine et de la dépendance du pays vis-à-vis de ses voisins pour la résolution de ses crises internes.

Retour sur les événements de 2020

La CPC profite de sa réponse pour revenir sur les événements qui ont précédé la formation de la coalition. Selon Zanguendé, dès le retour d’exil de Bozizé en novembre 2019, le pouvoir a “tenté à plusieurs reprises de le faire arrêter, sinon de le faire assassiner”.

La coalition évoque plusieurs incidents: les funérailles de l’épouse de Jean-Serge Bokassa au palais Omnisport, les tirs sur la résidence de Bozizé aux 100 logements, et la tentative de grenade contre sa garde rapprochée le jour du dépôt de sa candidature.

Un échange qui divise

Cette guerre des mots entre l’ancien Premier ministre Firmin Ngrebada et la CPC révèle la profondeur du fossé qui sépare les différents acteurs politiques centrafricains. Plus qu’un simple échange d’arguments, c’est toute une vision de l’avenir politique du pays qui se dessine en filigrane.

La CPC termine sa déclaration par une interpellation directe: “De quel droit décidez-vous de la fin de carrière politique d’un centrafricain, qu’il soit Bozizé ou un autre? Vous-même, M. Grebada, ne pouvez pas lever un défi électoral face au Général François Bozizé !”…

Source: corbeaunews

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