Africa-Press – CentrAfricaine. Une liste de contributions financières obtenue par notre rédaction dévoile un scandale d’État: le président Touadera, sous le pseudonyme “Grand Frère Uni”, verse 10 millions FCFA pour les obsèques du criminel Mokhtar Bel Mokhtar, son homme de main impliqué dans de nombreux assassinats politiques.
Le parti présidentiel MCU transforme les funérailles de ce criminel Mokhtar en festivités fastueuses, au mépris des traditions musulmanes et de la mémoire de ses victimes.
La liste des contributeurs expose les fractures au sein du pouvoir. Des ministres comme Félix Moloua (Premier ministre) et Pierre Somsé (Santé) limitent leurs contributions à 500 000 FCFA, tandis que de simples cadres versent jusqu’à 2 millions FCFA.
« Les ministres sont mal à l’aise de financer publiquement les obsèques d’un tueur. Cette réticence traduit leur gêne devant l’indécence de la situation », confie un haut fonctionnaire sous anonymat.
Des témoignages recueillis dans l’entourage du parti révèlent une forte pression exercée sur les cadres: « La direction du MCU a exigé des contributions minimales. Certains ministres ont résisté, préférant subir les remontrances que de s’afficher dans cette mascarade ».
Le MCU transforme ces funérailles du criminel Mokhtar en festivités avec alcool et musique, violant les principes musulmans d’une inhumation rapide et sobre. « C’est une profanation des rites funéraires et une insulte aux familles des victimes de Mokhtar », dénonce un imam du PK5.
La contribution personnelle de 10 millions FCFA du président Touadera, dissimulée sous l’appellation “Grand Frère Uni”, démontre les liens étroits entre le chef de l’État et son ancien exécuteur des basses œuvres.
Le criminel Mokhtar Bel Mokhtar, mort dans des circonstances troubles fin octobre, dirigeait la branche musulmane de la milice Rekin. Son nom reste associé à de nombreux crimes commandités, dont l’assassinat de la juriste Nadia Carine Fornel Poutou et ses trois enfants, brûlés vifs en 2021.
« Le criminel Mokhtar était l’homme des sales besognes du régime. Sa proximité avec Wagner et le président lui garantissait une impunité totale », révèle un ancien membre des services de sécurité.
Ces funérailles fastueuses financées par le chef de l’État dévoilent la dérive morale du pouvoir. « Un président qui honore publiquement un tueur prouve que la criminalité est institutionnalisée au sommet de l’État », analyse un professeur de sciences politiques à l’Université de Bangui.
La mort suspecte de Mokhtar et ces obsèques controversées pose de nouvelles questions: quels secrets ce proche du président risquait-il de révéler ? La contribution exceptionnelle de Touadera vise-t-elle à acheter le silence de son entourage ?
Cette célébration d’un criminel notoire par le pouvoir marque un nouveau pas dans l’indécence d’un régime qui ne cherche même plus à masquer ses liens avec les réseaux criminels.
Source: Corbeau News Centrafrique
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