le Maroc offre 40 places pour les formations militaires aux ex-rebelles de l’UPC et des 3R après l’accord de N’Djamena

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le Maroc offre 40 places pour les formations militaires aux ex-rebelles de l’UPC et des 3R après l’accord de N’Djamena
le Maroc offre 40 places pour les formations militaires aux ex-rebelles de l’UPC et des 3R après l’accord de N’Djamena

Africa-Press – CentrAfricaine. Le 19 avril 2025, le gouvernement centrafricain et deux groupes armés : l’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC) et les 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), ont signé à N’Djamena un accord de paix censé mettre fin à des années de violences dans le Centre et le Nord-Ouest du pays. Trois mois après cette signature, le royaume du Maroc a décidé d’accompagner le processus par un geste symbolique mais politiquement lourd : offrir 40 places de formation militaire, 20 destinées aux ex-combattants de l’UPC et 20 autres à ceux des 3R.

Selon des sources diplomatiques concordantes, cette formation devrait se dérouler dans un établissement spécialisé des forces armées marocaines, sans qu’aucun détail sur la durée, le contenu ou les modules ne soit pour l’instant dévoilé. Les deux mouvements armés ont rapidement transmis à Bangui la liste nominative des éléments à envoyer à Rabat.

Mais c’est la diffusion, il y a quelques jours, d’une vidéo sur les réseaux sociaux montrant les éléments de l’UPC se préparant à embarquer pour le Maroc qui a déclenché une vague d’indignation à Bangui. De nombreux internautes ont exprimé leur incompréhension et leur colère face à ce qu’ils considèrent comme une forme de récompense offerte à des groupes responsables de multiples exactions contre les civils. Des photos montrant les tenues neuves portées par certains éléments ont été massivement partagées, accompagnées de commentaires dénonçant « une prime à la rébellion ».

Interrogés par Corbeau News Centrafrique, des responsables de la société civile et des familles de victimes dénoncent un manque de justice et une banalisation de l’impunité. « Ils ont tué nos frères, violé nos filles, pillé nos villages… Et aujourd’hui, ce sont eux qu’on envoie à l’étranger comme s’ils étaient des héros », s’indigne un habitant de Bambari, ancienne place forte de l’UPC.

Du côté du gouvernement, aucune communication officielle n’a été faite jusqu’à présent. Mais des sources proches du ministère de la Réconciliation nationale confirment l’existence de cette offre marocaine, précisant qu’elle s’inscrit dans le cadre d’un appui extérieur à la mise en œuvre de l’accord de paix. « C’est une manière d’accompagner la réintégration des ex-combattants par la formation et la discipline militaire, dans une logique de reconstruction nationale », soutient un conseiller du ministère sous couvert d’anonymat.

Le Maroc, acteur discret mais influent sur la scène diplomatique africaine, cherche ainsi à consolider son rôle dans les processus de paix en Afrique. Présent en République centrafricaine depuis plusieurs années, notamment à travers la MINUSCA, Rabat entretient aussi des relations directes avec les autorités de Bangui.

Selon des informations obtenues par CNC, l’envoyé spécial marocain chargé de suivre ce dossier se trouve actuellement à Bangui. Son retour vers Rabat devrait, sauf changement de dernière minute, être accompagné du premier groupe de bénéficiaires.

Reste à savoir si cette démarche de bonne volonté permettra d’apaiser les tensions ou, au contraire, d’alimenter les frustrations d’une population qui réclame d’abord vérité, justice et réparation.

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