
Africa-Press – CentrAfricaine. C’est dans l’effervescence de la capitale économique des Émirats arabes unis que le Président centrafricain, le Professeur Faustin Archange Touadéra, a marqué les esprits le samedi dernier en tant qu’invité d’honneur de la puissante communauté de la cryptomonnaie à Dubaï.
Devant un parterre d’investisseurs, de développeurs Web3 et de leaders technologiques, il a déroulé une vision inédite : celle de faire de la République Centrafricaine la première nation entièrement décentralisée, tokenisée et numériquement gouvernée au monde.
Un projet national tourné vers le Web3
Dans un discours aux accents révolutionnaires, le chef de l’État a exposé les fondations d’un projet qu’il qualifie de « vision corporate » pour l’avenir de son pays. Selon lui, l’heure n’est plus aux réformes progressives mais aux sauts paradigmatiques. La Centrafrique ne veut pas simplement rattraper son retard ; elle entend redéfinir la notion même de l’État à l’ère numérique.
« Nous ne construisons pas simplement un État, mais un cadre audacieux pour ce qu’une nation peut devenir au XXIe siècle« , a-t-il affirmé avec conviction.
Cette nation nouvelle s’appuiera sur les principes de gouvernance transparente, de participation citoyenne par tokens, et de valorisation numérique de ses ressources naturelles.
Des ressources physiques aux actifs numériques
Touadéra n’a pas manqué de rappeler la richesse stratégique de la République Centrafricaine, notamment or, diamants, lithium, cobalt, uranium… autant de trésors longtemps sous-exploités. Le projet est clair, cartographier, valider et tokeniser ces ressources pour les transformer en actifs numériques fractionnables sur des marchés décentralisés, offrant ainsi un accès sans précédent aux investisseurs du monde entier.
« Nous allons donner une visibilité et une traçabilité totale à notre richesse nationale. Chaque token émis sera adossé à un actif physique vérifié. »
Une gouvernance par les données, non par le pouvoir
Mais la rupture va bien au-delà de l’économie. Le Président propose un nouveau pacte institutionnel, où les décisions ne seront plus l’apanage d’un appareil étatique centralisé, mais le fruit de mécanismes de vote pondérés par tokens. Gouvernement, entreprises et citoyens détiendront chacun 33 % du pouvoir stratégique, dans une logique d’équité et d’alignement des intérêts.
Les contrats intelligents, smart contracts, remplaceront la bureaucratie. Les politiques publiques seront programmées, les dépenses auditées en temps réel, et la redistribution opérée par un mécanisme de redevance automatique, Royalty Mechanism, plutôt que par la fiscalité classique.
Web3 Trade Center et infrastructures tokenisées
Au cœur de cette ambition, la construction du Web3 Trade Center, appelé à devenir la tour la plus avancée technologiquement d’Afrique, voire du monde. Elle concentrera sièges d’entreprises, résidences, hubs culturels et gouvernance numérique dans un même bâtiment intelligent. À ses côtés naîtra la Sovereign Resource Institution, une structure dédiée à la gestion des tokens adossés aux ressources nationales.
Les infrastructures à venir, résidentielles, industrielles, éducatives, et sanitaires seront elles aussi intégralement tokenisées, permettant une participation directe des investisseurs mondiaux dans la croissance du pays.
Une vision inclusive et durable
Touadéra a insisté sur le caractère inclusif de son projet. Il ne s’agit pas d’un rêve technocratique pour initiés, mais d’une refondation sociale. Le système éducatif sera repensé autour de la culture numérique, de l’**entrepreneuriat et des compétences modernes. Le système de santé sera sécurisé par la blockchain. L’environnement ne sera pas en reste, avec une intégration complète des énergies renouvelables, de l’économie circulaire et des matériaux écologiques.
Un appel à la communauté internationale
Le président centrafricain a terminé son allocution par une invitation solennelle aux acteurs internationaux : « C’est une invitation aux investisseurs, entrepreneurs et partenaires internationaux à rejoindre un projet qui dépasse les modèles classiques, un État tokenisé, inclusif, performant et ouvert sur le monde. »
Une utopie numérique ou une révolution africaine
Si l’ambition de Touadéra a été saluée à Dubaï, certains observateurs restent prudents. Car, les défis sont immenses en terme de connectivité, formation, stabilité réglementaire, et de sécurité technologique entre autres.
Mais une chose est sûre, la Centrafrique est désormais sur la carte mondiale du Web3, et peut-être demain, un modèle pour d’autres nations africaines en quête de souveraineté technologique et de développement accéléré.
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