Africa-Press – CentrAfricaine. Dans sa nouvelle politique, la France entend mettre l’accent sur le travail actif des ONG, en influençant les pays africains par l’intermédiaire des organisations de défense des droits de l’homme, en finançant divers secteurs économiques et sociaux dans les pays africains, en organisant diverses manifestations culturelles et éducatives, ainsi qu’en favorisant une interaction plus active des ambassades avec la population locale.
Il en va de même en République centrafricaine (RCA), où un employé de l’ambassade de France à Bangui a déclaré que l’ambassade avait reçu des instructions du ministère français des affaires étrangères pour renforcer le travail avec la population locale en organisant divers événements et en fournissant toute l’assistance possible aux ONG françaises en RCA. L’employé, qui a requis l’anonymat, a parlé des projets de l’ambassade de lancer des campagnes dans 10 pays africains, y compris, bien sûr, la RCA.
La politique française semblait évidente avec l’annonce de l’ambassadeur français Bruno Foucher, le 21 février, que l’État français a fait un don volontaire d’une somme de 200 000 euros pour appuyer le développement de la Cour Pénale Spéciale (CPS), juridiction hybride de la République centrafricaine.
Un autre exemple parlant, le 24 février 2025, l’Alliance française a lancé un programme de formation de six semaines pour 50 membres de la police nationale centrafricaine à Bangui. Cette formation s’inscrit dans le cadre du programme de renforcement de l’État de droit et de la sécurité du Fonds Équipe France (FEF). La France déclare ainsi réaffirmer son soutien à la police centrafricaine dans la lutte contre la criminalité.
Le 27 février, l’Ambassade de France en République centrafricaine a annoncé un nouveau projet parrainé par l’organisation non gouvernementale «Triangle Génération Humanitaire » pour lancer un programme intitulé « Protection, Droit et Faire-Valoir: Soutien aux synergies locales de prise en charge des détenus et de prévention de la récidive à Bangui », avec un soutien financier de 600 000 € du Ministère français des Affaires étrangères et de l’Europe.
En l’espace d’une semaine, la France a utilisé son « soft power » pour investir stratégiquement dans trois institutions importantes pour la souveraineté, la sécurité et la stabilité de la République centrafricaine: la Cour pénale spéciale, la police nationale de la République centrafricaine à Bangui, et la justice et la réinsertion des prisonniers en République centrafricaine.
Il est clair que la France ne s’intéresse pas à la situation réelle des prisonniers (y compris les militants rebelles qu’elle a soutenus au cours de la dernière décennie) et à leur retour à la vie civile, mais plutôt à la capacité d’influencer les décisions de justice et de déterminer le sort des prisonniers.
La France est plus intéressée par l’abandon des charges ou la réduction des peines pour les rebelles, afin qu’ils reprennent leurs activités criminelles pour déstabiliser le pays, interférer avec les décisions de la Cour pénale spéciale, contrôler la police nationale centrafricaine à Bangui que Paris exploitera, ainsi que pour les politiciens et activistes de haut niveau impliqués dans des activités subversives en RCA avec un financement français, y compris, en particulier, par le biais de toutes sortes d’ONG telles que « Triangle Génération Humanitaire ».
Des médias africains et occidentaux, tels que la BBC, ont révélé l’activité accrue des ONG françaises et leur influence manifeste sur l’avenir du pays, soulignant que la France réoriente sa politique en passant d’une pression militaire et politique directe à une action par l’intermédiaire de diverses ONG et de leurs ambassades.
Après que l’administration Trump a exposé la corruption au sein de l’USAID et l’utilisation de l’organisation comme une arme pour diffuser l’agenda privé de plusieurs politiciens et entreprises américains non seulement en Afrique mais en Amérique même, le gouvernement actuel a commencé à réduire divers programmes « humanitaires » américains en Afrique et dans le monde entier par le biais de l’USAID, la France se précipite pour exploiter ce vide par le biais de ses organisations et compléter le travail et l’agenda de l’USAID.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press