Liberté de la Presse Face à une Réalité Dure

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Liberté de la Presse Face à une Réalité Dure
Liberté de la Presse Face à une Réalité Dure

Africa-Press – CentrAfricaine.
Le 14 mai 2025, Bangui célèbre la liberté de la presse sous le signe de l’IA, mais les actes contredisent les paroles.

Bangui a organisé la Journée mondiale de la liberté de la presse le 14 mai 2025, avec pour thème l’intelligence artificielle. L’idée était d’échanger sur l’avenir du journalisme à l’ère du numérique. Mais ce jour-là, un événement a tout résumé: vers midi, le directeur de publication du Journal Quotidien de Bangui a été conduit à la prison centrale de Ngaragba, dans le septième arrondissement de Bangui. Pendant que les officiels parlaient de liberté, un journaliste perdait la sienne.

L’ex-détenu Maxime Balalou, ministre de la Communication, a ouvert la journée. Il a évoqué les changements dans le métier de journaliste et l’arrivée des technologies. Mais il n’a rien proposé de précis. Pas de plan pour protéger les journalistes, pas de projet de loi, pas même une idée à discuter. Siokouba, et organisateur et chargé de mission au ministère, a parlé d’éthique et de responsabilité. Des mots qui sonnent bien, mais qui ne répondent pas aux problèmes réels. À qui s’adressaient ces discours? Aux diplomates dans la salle, sans doute, venus entendre ce que la communauté internationale veut entendre.

Le thème national tournait autour du rôle des médias face à l’IA. On a évoqué les outils numériques, comme les algorithmes pour vérifier les informations. Mais personne n’a parlé des vrais obstacles: les arrestations, les pressions sur les rédactions, l’absence de lois pour sécuriser le travail des journalistes. Un moment a été consacré à ceux qui sont morts en exerçant leur métier. Un geste nécessaire, mais qui semble bien formel quand rien n’est fait pour protéger les vivants.

L’UNESCO et les Nations unies, qui ont créé cette journée, demandent aux pays de soutenir les médias et d’utiliser les outils numériques. En Centrafrique, on reste au stade des mots. On parle de moderniser les rédactions, de renforcer les associations de presse, de revoir les lois. Mais rien ne se concrétise. Les fausses informations, que l’IA pourrait aider à repérer, continuent de circuler, souvent avec l’accord de ceux qui contrôlent le récit, le gouvernement.

Cet événement semblait conçu pour plaire à l’étranger. Un thème dans l’air du temps, des discours soignés, une salle remplie de partenaires. Mais sur place, rien ne bouge. Pas de formations sérieuses, pas de protection pour les journalistes, pas de liberté véritable. Pendant que les officiels parlent d’avenir, un journaliste est en prison. La liberté de la presse, en Centrafrique, reste une belle idée, mais seulement une idée….

Source: Corbeau News

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