Africa-Press – CentrAfricaine. Les langues se délient enfin à l’Assemblée nationale ! Après des mois de rumeurs et de colère populaire, les honorables députés ont décidé de sortir de leur silence complice.
En effet, l’Assemblée nationale centrafricaine a décidé enfin de lancer une commission mixte d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur la réhabilitation chaotique du Complexe Sportif Barthélemy Boganda. Cette décision, signée le 2 juin 2025 par le président de l’Assemblée, Simplice Mathieu Sarandji, fait suite à la Loi organique n° 17.011 du 14 mars 2017, et aux textes régissant l’Assemblée. Longtemps attendue, elle répond à un scandale qui indigne le pays tout entier.
La commission se compose ainsi:
– Président: Guy Samuel Nganatoua
– Vice-Président: Heureux Maxime Ngarendo
– Rapporteur: Rachelle Ngakola
– Membres: Brice Kevin Kakpayen, Maurice Armand Bazzambo-Ngbongo, Ghislain Magloire Makango
– Appui administratif: Evariste Nguerekane
Elle dispose de dix jours pour enquêter sur la réhabilitation du complexe sportif et déposer un rapport au Bureau de l’Assemblée nationale. Les frais de transport des membres sont pris en charge par le budget de l’Assemblée.
En effet, la Confédération Africaine de Football (CAF) avait sanctionné le Complexe Sportif Barthélemy Boganda, un stade de 20 000 places, pour non-conformité aux standards internationaux. Honte à nous ! Nos fauves ne pouvaient même plus recevoir dignement leurs adversaires sur leur propre terre. Pour y remédier, l’État centrafricain a décaissé 400 millions de francs CFA afin de réhabiliter l’infrastructure. Cette grosse somme décaissée directement du trésor public centrafricain! De quoi elle pourrait servir à payer nos professeurs affectés dans les villes de province? Mais le ministre des Sports a saboté ce processus.
Au lieu de lancer un appel d’offres transparent et de confier les travaux à des entreprises compétentes, le ministre Héritier Doneng a mis en place des entreprises fictives, créées par lui-même, aux côtés de deux autres entités légales liées au parti au pouvoir. Avec ce mic-mac, le ministre a totalement pillé les fonds versés. Il a retiré personnellement l’argent du Trésor public pour son profit personnel. Résultat: travaux bâclés, la CAF maintient toujours sa sanction.
Même chez les commerçants libanais, le ministre se présente comme l’envoyé du Président et ramasse gratuitement des peintures, des matériaux de construction et d’autres objets que ses entreprises fictives utilisent pour réfectionner le stade d’une manière sauvage….
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