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Les élections législatives du 28 décembre 2025 continuent de dévoiler des dysfonctionnements majeurs dans plusieurs circonscriptions du pays. À quelques semaines du scrutin, les irrégularités se multiplient, confirmant au passage les doutes sur la crédibilité du processus électoral en cours.
Dans la préfecture du Bamingui-Bangoran, particulièrement à Ndélé, la composition des listes définitives de candidats provoque la stupéfaction. Des documents que CNC s’est procurés attestent de modifications suspectes, d’ajouts tardifs et de substitutions qui échappent à toute logique administrative normale. Ces manœuvres, selon plusieurs sources concordantes, impliquent directement le Président du Tribunal de Grande Instance de Bambari, Monsieur Gambo, dont les pratiques sont ouvertement critiquées par ses propres collègues. Ces derniers vont jusqu’à affirmer qu’il représente “l’antipode de sa maman, l’honorable Mme Bernadette Gambo”.
Le cas le plus spectaculaire concerne le chinois ISSAKA Loïc, candidat de la circonscription de Ndélé 2ème arrondissement. Selon les informations recueillies, ce dernier ne s’est jamais inscrit sur la liste électorale. Son nom n’apparaissait pas sur les listes provisoires. Pourtant, il figure désormais sur la liste définitive, au grand étonnement des électeurs et des autres candidats de la circonscription. Plus audacieux encore, le chinois ISSAKA Loïc, insatisfait de son placement dans la deuxième circonscription alors qu’il visait la première, a exigé un repositionnement. Pour contraindre le Président Gambo à respecter ce qu’il considère comme “la clause du contrat”, il mène actuellement campagne à Ndélé 1, en violation manifeste des règles établies. Cette situation crée un flou total sur sa véritable circonscription d’origine.
Contactée au sujet de ces anomalies, l’Autorité Nationale des Élections (ANE) se désolidarise formellement de cette liste mise en circulation par le Président du Tribunal de Bambari. L’institution électorale précise que ce document “n’engage que lui seul”. Cette prise de distance de l’ANE éclaire d’un jour nouveau la gravité de la situation: des listes électorales circulent sans validation officielle de l’institution mandatée pour organiser le scrutin.
Les ajouts hors délais se multiplient à tel point que l’ANE se trouve dans l’incapacité de faire éditer les cartes électorales pour certains candidats. Cette situation administrative inextricable compromet directement la tenue normale du vote dans plusieurs bureaux de la circonscription.
Le cas de la substitution d’Aziza, candidate décédée du MCU (Mouvement Cœurs Unis), ajoute une dimension supplémentaire au cafouillage. Alors que la défunte avait vu sa candidature validée par son parti pour les législatives de 2025, elle est décédée brusquement. Maintenant, un monsieur se déclare candidat en remplacement de la défunte. Son soi-disant remplacement est nommé Daoud Mahamat Mansour.
Daoud Mahamat Mansour se présente désormais comme “le candidat de l’espoir et du développement” pour Ndélé I. Dans une communication diffusée par lui-même sur les réseaux sociaux, il se définit comme un “homme sérieux, proche des communautés et profondément attaché aux valeurs du Dar El Kouti”. Son programme affiche des ambitions classiques: transparence, cohésion sociale, développement local et défense des intérêts de la circonscription. Mais les circonstances troubles de son intronisation jettent une ombre sur sa légitimité aux yeux de nombreux électeurs.
Derrière ces manipulations se profile une réalité plus sordide: ces modifications de listes s’effectueraient moyennant finances. Plusieurs témoignages concordants évoquent des transactions en espèces pour faire apparaître ou déplacer des noms sur les listes définitives. Le Président Gambo, selon ces sources, aurait fait du processus électoral une entreprise commerciale où les candidatures s’achètent contre billets de banque.
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