Ministres Créent Radios En Violation De La Loi

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Ministres Créent Radios En Violation De La Loi
Ministres Créent Radios En Violation De La Loi

Africa-Press – CentrAfricaine.
Après la Radio privée du ministre conseiller présidentiel Fidèle Gouandjika, le ministre de l’énergie Arthur Piri lance Liton FM dans sa propriété, défiant ouvertement la réglementation sur la fonction publique.

Le paysage médiatique centrafricain connaît une dérive inquiétante avec la multiplication des stations de radio du type radio mille colline, créées par des responsables gouvernementaux en exercice. Après Radio Gouandjika lancée par le conseiller présidentiel Fidèle Gouandjika, c’est au tour du ministre Arthur Piri de créer sa propre station, Liton FM, dans sa propriété d’Ombella Palace au PK 22 sur la route de Damara.

Cette nouvelle radio, installée dans le domaine personnel du ministre, interroge sur le respect de la déontologie et des textes régissant la fonction publique centrafricaine. Arthur Piri, candidat aux élections législatives dans sa localité de Bégoua, semble vouloir utiliser ce média comme instrument de campagne électorale.

Selon les informations disponibles, cette station permettrait au ministre de “battre le compagnon pour appeler la population à voter”. Cette formulation confirme une utilisation partisane du média, transformant une station de radio en outil de propagande politique au service d’intérêts personnels.

En outre, le Statut général de la Fonction publique centrafricaine est pourtant clair sur ce point: les fonctionnaires en exercice ne peuvent exercer d’activités privées incompatibles avec leurs fonctions publiques. La création et l’exploitation d’une station de radio privée entrent manifestement dans cette catégorie d’activités interdites.

Cette violation de la réglementation pousse les centrafricains à s’interroger sur l’impunité dont jouissent certains responsables gouvernementaux. Comment un ministre peut-il ouvertement défier les textes qu’il est censé respecter et faire respecter sans que cela n’entraîne de sanctions?

L’exemple de la Radio Gouandjika avait déjà créé un précédent problématique. Cette station, créée par le conseiller présidentiel Fidèle Gouandjika, s’était rapidement transformée en tribune d’attaques personnelles et d’appels à la haine. Le ton employé sur cette antenne avait choqué par sa violence et sa vulgarité.

Avec Liton FM, c’est un deuxième membre du gouvernement qui suit cette voie dangereuse. Cette multiplication des radios gouvernementales privées témoigne d’une stratégie concertée de contrôle de l’information et de manipulation de l’opinion publique.

Ces créations de radios par des responsables en exercice posent aussi des questions sur l’équité du processus électoral. Comment garantir une campagne équitable quand certains candidats disposent de leurs propres stations de radio pour promouvoir leur candidature?

L’installation de Liton FM dans la propriété personnelle du ministre Arthur Piri au PK 22 est un exemple parfait de cette appropriation privée des moyens de communication par les détenteurs du pouvoir. Cette privatisation de l’espace médiatique par les gouvernants transforme l’information en instrument de domination politique.

Cette dérive autoritaire s’inscrit dans un contexte plus large de dégradation de l’état de droit en République centrafricaine. Les responsables gouvernementaux semblent considérer que les lois ne s’appliquent pas à eux, créant un précédent dangereux pour l’ensemble de la société.

La localisation de ces radios dans les propriétés privées des ministres pose également des questions techniques et juridiques. Ces installations respectent-elles les normes de diffusion? Ont-elles obtenu les autorisations nécessaires auprès des autorités compétentes? Ces questions restent sans réponse claire.

L’utilisation de ces médias privés par des responsables publics crée aussi un conflit d’intérêts manifeste. Comment ces personnalités peuvent-elles prétendre servir l’intérêt général tout en utilisant leur position pour promouvoir leurs intérêts personnels et politiques?

Cette multiplication des radios ministérielles risque de créer une fragmentation de l’espace médiatique où chaque responsable dispose de sa propre tribune, transformant le débat public en cacophonie de propagandes personnelles.

Source: Corbeau News Centrafrique

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