Touadéra et l’Usage des Hélicoptères de Wagner

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Touadéra et l'Usage des Hélicoptères de Wagner
Touadéra et l'Usage des Hélicoptères de Wagner

Africa-Press – CentrAfricaine.
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadera, alias Baba Kongoboro, fait constamment recourt aux hélicoptères du groupe Wagner ou de la MINUSCA pour ses déplacements hors de la capitale, même à seulement 10 kilomètres de Bangui, avouant par ses actes l’impraticabilité totale des routes nationales.

Le président Faustin-Archange Touadéra alias Baba Kongoboro connaît parfaitement l’état désastreux des routes centrafricaines. Il le sait si bien qu’il refuse de les emprunter, préférant faire appel aux hélicoptères de Wagner ou de la MINUSCA pour tous ses déplacements officiels. Cette dépendance aux moyens aériens étrangers pour se déplacer dans son propre pays démontre l’ampleur de l’échec de sa politique d’infrastructures routières.

Pour se rendre à Sakaï, dans la commune de Bimbo, à une dizaine de kilomètres seulement de la capitale Bangui, le chef de l’État a choisi l’hélicoptère plutôt que la route. Cette destination, située dans la banlieue immédiate de Bangui, devrait être accessible par voie terrestre en moins de vingt minutes. Pourtant, le président Baba Kongoboro a préféré mobiliser l’aviation de Wagner, prouvant que même les routes de la périphérie immédiate de la capitale sont devenues impraticables.

Cette habitude présidentielle démontre une dépendance aux moyens logistiques des forces étrangères présentes sur le territoire centrafricain. Qu’il s’agisse des hélicoptères de Wagner ou de ceux de la MINUSCA, le président centrafricain doit faire appel à des puissances extérieures pour se déplacer dans son propre territoire. Cette situation montre l’effondrement des infrastructures nationales et la perte de souveraineté qui en découle.

Pour rejoindre Berongo, situé à 80 kilomètres de Bangui, dans la préfecture de la Lobaye, Touadéra a également opté pour l’hélicoptère du groupe criminel Wagner. Cette distance représente moins d’une heure de route dans des conditions normales, mais nécessiterait aujourd’hui plusieurs heures de voyage par voie terrestre, quand le trajet reste possible. À l’époque de l’empereur Bokassa, ce même trajet s’effectuait couramment en moins d’une heure par la route.

Le déplacement présidentiel par hélicoptère vers Mbaïki, chef-lieu de la préfecture de la Lobaye, expose cette contradiction gouvernementale. Le président annonce des investissements de 7000 milliards pour construire 17000 kilomètres de routes, mais évite d’emprunter les quelques kilomètres de routes existantes, préférant compter sur les hélicoptères des forces Wagner pour assurer sa mobilité présidentielle.

Cette route Bangui-Mbaïki était jadis la fierté du réseau routier centrafricain et passait pour une route modèle dans le pays. Elle symbolise aujourd’hui l’effondrement complet des infrastructures nationales. Ce qui était autrefois un axe de référence s’est progressivement transformé en piste de latérite impraticable, faute d’entretien, de réhabilitation et d’investissement. La chaussée bitumée a totalement disparu, transformant ce qui était une route en un parcours du combattant pour les usagers ordinaires.

À Sakaï, par exemple, la population exprime régulièrement sa frustration depuis 2020 face à cet état catastrophique, se plaignant de l’impraticabilité totale des voies de communication. Pendant que le président survole ces difficultés grâce aux hélicoptères du groupe Wagner, les Centrafricains ordinaires subissent quotidiennement les conséquences de cette dégradation: trajets interminables de plusieurs heures pour quelques kilomètres, véhicules constamment endommagés, isolement des communautés rurales, surcoûts de transport qui étranglent l’économie familiale.

Cette situation montre clairement une déconnexion entre le pouvoir et la réalité vécue par les citoyens, mais aussi une dépendance vis-à-vis des forces étrangères. Comment le président peut-il évaluer l’urgence des besoins en infrastructures routières s’il refuse de constater par lui-même l’état des routes? Comment peut-il prioriser les investissements s’il ne mesure pas concrètement les difficultés de déplacement, protégé qu’il est par la logistique aérienne de Wagner?

L’utilisation des hélicoptères du groupe Wagner pour des destinations situées à quelques dizaines de kilomètres de la capitale pose des questions sur la sincérité des promesses gouvernementales. Quand un dirigeant évite d’utiliser les infrastructures qu’il gère et dépend d’une puissance étrangère pour se déplacer dans son propre pays, peut-on croire à son engagement à améliorer la situation? Cette pratique suggère que les annonces de grands travaux routiers relèvent davantage de la propagande électorale que d’une véritable volonté de transformation.

Des routes qui fonctionnaient correctement sous des régimes antérieurs sont aujourd’hui devenues totalement impraticables sous une administration qui multiplie pourtant les promesses d’amélioration des infrastructures. Cette régression révèle l’absence d’une politique d’entretien cohérente, mais aussi l’incapacité du gouvernement actuel à maintenir l’existant. Comment alors croire à sa capacité de construire 17000 kilomètres de routes nouvelles quand il ne peut même pas entretenir les quelques centaines de kilomètres hérités des régimes précédents?

Source: Corbeau News Centrafrique

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