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Les attaques sanglantes menées par les mercenaires russes contre les positions du MPC provoquent des accusations explosives. Quatre responsables du mouvement sont nommément désignés par leurs camarades comme ayant trahi leurs propres frères d’armes aux mercenaires russes du groupe Wagner.
L’ambiance est devenue irrespirable au sein du Mouvement patriotique pour la Centrafrique. Depuis les deux offensives menées par les mercenaires russes du groupe Wagner qui ont coûté la vie à dix-huit combattants, les accusations fusent dans tous les sens. La première frappe sur les deux chantiers miniers contrôlés par le MPC a tué sept personnes. La seconde, au checkpoint de Yassa le 6 décembre, en a fauché onze autres. Pour beaucoup de membres du MPC et leurs proches, quelqu’un a vendu les leurs aux Russes.
Mahamat Al-Khatim, le chef autoproclamé général du mouvement, se retrouve en première ligne des soupçons.
Mais les griefs ne s’arrêtent pas à Al-Khatim. Quatre noms circulent désormais avec insistance dans les rangs du MPC: Alhafiz Ali Liba, surnommé “Libanais”, Abdraman Abfiessa, Saïd Adam et Djido Ali. Ces quatre responsables sont ouvertement accusés d’avoir renseigné les mercenaires russes sur l’emplacement exact des positions tenues par les hommes du général Mahamat Ahmat Ramadan. Les accusations précisent qu’ils auraient agi pour des intérêts personnels liés aux chantiers miniers de la zone.
Le checkpoint attaqué samedi contrôlait l’accès aux mines exploitées par les hommes d’Al-Khatim. Toute personne venant du Tchad devait payer un droit de passage avant de continuer vers les chantiers, situés à une trentaine de kilomètres. Ce point de taxation générait des revenus considérables pour le mouvement. Son attaque n’était donc pas un simple fait, et les enjeux financiers autour de ces mines expliquent en partie les tensions internes qui déchirent aujourd’hui le MPC.
Cette offensive s’inscrit dans une série noire pour le MPC. Quelques jours plus tôt, Wagner avait déjà frappé deux autres chantiers miniers, tuant plus de sept combattants. Le scénario rappelle amèrement un épisode passé: après la signature d’un accord de paix avec Bangui, les hommes d’Al-Khatim avaient déposé les armes pour se consacrer à l’exploitation minière. Wagner en avait profité pour lancer un raid dévastateur, liquidant une cinquantaine de personnes.
Depuis samedi, les mercenaires russes contrôlent entièrement la route menant au site minier. Ils ont installé leurs propres barrages, épaulés par des soldats des Forces armées centrafricaines. La zone est devenue un no man’s land. Plus aucun civil ne circule. Les motocyclistes ont disparu, les commerçants aussi. Le silence a remplacé l’animation habituelle de ces pistes. Wagner semble vouloir exploiter directement les ressources, sans passer par des intermédiaires locaux.
Les combattants survivants du MPC réclament maintenant des comptes à ces quatre hommes. Ils veulent savoir pourquoi Alhafiz Ali Liba, Abdraman Abfiessa, Saïd Adam et Djido Ali auraient livré leurs camarades. Les réunions se multiplient dans les camps, l’atmosphère devient poisseuse. Certains menacent de quitter le mouvement si la lumière n’est pas faite rapidement. D’autres parlent ouvertement de vengeance contre ceux qu’ils considèrent comme des traîtres. La cohésion du groupe vacille dangereusement.
Source: Corbeau News Centrafrique
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