Africa-Press – CentrAfricaine. Le président du MLPC Martin Ziguelé clarifie sa position nuancée sur la présence russe en Centrafrique et les controverses autour de Wagner.
Martin Ziguelé tient à rétablir quelques vérités historiques. Pour lui, il faut arrêter de présenter la coopération russo-centrafricaine comme un phénomène récent. “Les Russes sont en Centrafrique depuis 1960”, rappelle-t-il avec insistance. “C’est un mythe qu’il faut briser”.
L’ancien Premier ministre puise dans ses souvenirs personnels pour étayer son propos. À l’époque de Bokassa, la Russie avait envoyé “le plus grand contingent d’étudiants centrafricains” se former sur son territoire. Ces boursiers sont revenus au pays comme techniciens, médecins, ingénieurs. Une coopération qui a profité au développement du capital humain centrafricain.
Fort de ce constat historique, Martin Ziguelé assume sa position: “Je ne peux pas être contre la Russie”. Il reconnaît à Moscou son statut de “superpuissance qui influe sur la marche du monde” et légitime sa coopération avec la Centrafrique.
Mais l’homme politique établit une distinction nette entre cette coopération traditionnelle et la présence de Wagner. “Je suis contre la présence de Wagner, qui sont des mercenaires en Centrafrique”, déclare-t-il sans ambiguïté. “Est-ce que je suis clair?”, ajoute-t-il pour lever tout malentendu.
Cette nuance lui permet de reconnaître certains résultats tout en maintenant ses critiques. Martin Ziguelé admet que “la situation sécuritaire s’est améliorée”, mais il précise immédiatement les conditions de cette amélioration: “Au prix de la présence de Wagner, au prix d’exactions sur le plan des droits de l’homme”.
L’ancien chef du gouvernement conteste aussi la version officielle sur la dissolution de Wagner. “Wagner existe toujours en Centrafrique”, affirme-t-il. Pour preuve, il cite des observations concrètes: “Le conseil spécial du président de la République porte des t-shirts Wagner et dit que les Wagner sont là”.
Cette contradiction entre le discours officiel et la réalité du terrain agace visiblement Martin Ziguelé. “Ce n’est pas moi qui vais dire le contraire” de ce que montrent les faits, lance-t-il avec une pointe d’ironie.
La position de l’ancien Premier ministre reflète une approche pragmatique des relations internationales. Il refuse de condamner une coopération historique bénéfique tout en dénonçant les dérives actuelles. Une nuance qui témoigne de sa connaissance approfondie des dossiers diplomatiques centrafricains.
Cette clarification intervient dans un contexte où les positions sur Wagner divisent la classe politique centrafricaine. Martin Ziguelé choisit la voie de la distinction entre partenariat étatique légitime et recours aux mercenaires, qu’il juge problématique pour la souveraineté nationale.
Source: Corbeau News Centrafrique
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