CAN 2022 : pour le Sénégal, c’est maintenant ou jamais !

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CAN 2022 : pour le Sénégal, c’est maintenant ou jamais !
CAN 2022 : pour le Sénégal, c’est maintenant ou jamais !

Africa-Press – CentrAfricaine. Pour la troisième Coupe d’Afrique sous l’ère Aliou Cissé, au Sénégal, qui est considéré par beaucoup d’observateurs du football africain comme un favori à la victoire finale, l’ambition est de faire mieux que lors des éditions de 2017 (quart de finaliste) et 2019 (finaliste) : c’est-à-dire remporter la première CAN de l’histoire du pays. L’objectif est clair et a été appuyé par le peuple sénégalais, la fédération et même le ministère des Sports. Pour le sélectionneur, l’ambition est partagée : « Vous savez à quel point j’étais motivé à l’idée de jouer une CAN et de représenter mon pays. Je cours après cette CAN depuis 1999. Aujourd’hui, ce qui est important, c’est ce que le peuple sénégalais attend de son équipe. Et l’équipe qui est là actuellement, on a envie de rendre fier notre peuple. On n’a pas envie de décevoir. »

D’autant plus qu’il s’agit d’une des dernières occasions pour la génération menée par Sadio Mané, Gana Gueye et autre Cheikhou Kouyaté, qui s’étaient révélés au grand public en équipe nationale lors de Jeux olympiques de Londres 2012. « C’est une CAN très importante pour nous. Mais comme la CAN 2017 l’a été, comme la CAN 2019 l’a été. Je suis en poste depuis 2015. Depuis mon premier match contre le Burundi, jusqu’au dernier contre le Togo, il n’y a pas un match qui a été préparé à la légère », ajoute Aliou Cissé. « Il n’y a plus de pression sur cette CAN que sur les précédentes. L’objectif reste le même, que cette génération apporte sa première CAN au Sénégal. »

Le Sénégal, qui n’a jamais gagné la CAN, a raté le coche en finale en 2000 contre le Cameroun et en 2019 contre l’Algérie. Sur cette image, Cheikhou Kouyaté, un pillier de la sélection sénégalaise.

© KHALED DESOUKI / AFP

À la suite des éliminatoires de la CAN, et de la Coupe du monde, il est légitime de se demander où se situe réellement cette équipe qui, sur le papier, dispose d’un effectif imposant. Sur un plan comptable, le Sénégal affiche une régularité qui lui permet à juste titre d’être classé première nation au classement CAF. Seulement, le contenu laisse songeur dans le jeu, et lorsque l’on prend en compte certaines blessures de joueurs importants, le manque de compétition de plusieurs joueurs, les interrogations ne manquent pas au moment où les Lions s’apprêtent à fouler le sol camerounais. Au total, 17 joueurs disputeront leur première phase finale de la CAN.

Des indisponibilités notables

Sur le plan des blessés, on compte plusieurs cas, dont celui de Krépin Diatta, révélation du Sénégal lors de la CAN 2019 et qui a quitté le FC Bruges pour l’AS Monaco il y a un an de cela. L’attaquant commençait à trouver ses marques avant de se blesser au ligament du genou gauche, à son retour de la trêve internationale du mois de novembre. Avec une indisponibilité mettant certainement un terme à sa saison, sa blessure vient mettre un frein à sa progression et le priver d’une seconde participation à la CAN, qui l’aurait certainement vu jouer un rôle plus important qu’en 2019. Les Lions de la Teranga doivent aussi composer avec la blessure de l’ailier de Watford, Ismaila Sarr, au cœur d’un bras de fer ces derniers jours entre la FSF et le club anglais. Aliou Cissé l’a malgré tout sélectionné en vue d’un possible retour à partir des quarts de finale.

Le cas d’Ismaïla Sarr est l’une des manifestations du conflit d’intérêts récurrent soulevé entre fédérations et clubs par les compétitions africaines.

© GIUSEPPE CACACE / AFP

Enfin, il y a le cas de Kalidou Koulibaly, touché par une élongation à l’ischio-jambier gauche depuis la première saison de décembre. Le défenseur devrait revenir tout juste pour prendre part à la phase de groupe et n’a pas encore de certitudes quant à la possibilité d’être présent pour la première rencontre face à la Guinée, le 10 décembre.

Des changements tactiques à venir ?

Avec uniquement un ailier naturel, en l’occurrence Ismaila Sarr, dont aucune certitude n’est garantie quant à sa participation au tournoi (certaines sources parleraient déjà d’un forfait définitif pour l’ancien joueur du FC Metz et du Stade Rennais, qui pourrait être remplacé par le messin Opa Nguette), on peut se demander si Aliou Cissé maintiendra le système de jeu utilisé ces derniers mois. En l’occurrence un 4-2-3-1 avec Sadio Mané positionné comme second attaquant, rôle dans lequel il s’est montré décisif avec quatre buts en six matchs au cours de l’année, associé le plus souvent à l’attaquant de Villareal Boulaye Dia, où à Famara Diedhiou évoluant dans un registre plus proche du but que Dia. À la lecture de la liste des joueurs convoqués, un retour vers un système de jeu en 4-3-3, utilisé lors de la CAN 2019, semble être une sérieuse possibilité, étant donné l’abondance d’attaquants polyvalents, capables de jouer en tant qu’attaquants intérieurs au sein d’un trio d’attaque.

Avec Sadio Mané et d’autres nnoms, les étoiles du football africain seront bien présentes au Cameroun dès le 9 janvier pour participer à la Coupe d’Afrique des nations, compétition majeure du continent.

© KHALED DESOUKI / AFP

Sadio Mané retrouverait le poste qu’il occupe habituellement du côté de Liverpool, et Boulaye Dia pourrait se retrouver titulaire à droite. La révélation de l’Olympique de Marseille Bamba Dieng, qui tout juste arrivé pourrait être amené à jouer un rôle plus important que l’on pouvait anticiper dans un registre qu’on lui connaît en club, axé sur la qualité de ses déplacements vers le but, bien qu’il puisse être plus utilisé à droite. Le revenant Diao Keita Baldé ou encore l’attaquant Mame Mbaye Thiam évoluant du côté de Kayserispor en Turquie, ont aussi les capacités pour jouer sur les côtés, mais sont plus aptes à être positionné côté gauche.

Concernant le milieu de terrain, Nampalys Mendy a marqué des points comme joueur évoluant devant la défense et pourrait être reconduit comme sentinelle, bien que le vétéran Cheikhou Kouyaté, alternant entre un poste de numéro 6 ou de défenseur central, garde une place de choix dans les plans de l’entraîneur. Le Parisien Idrissa Gana Gueye conserverait un rôle habituel de milieu récupérateur, et la troisième place pourrait revenir à un joueur à l’aise pour créer un surnombre comme le messin Pape Matar Sarr ou éventuellement le joueur du Paris FC, Moustapha Name, qui est l’un des meilleurs joueurs du championnat de Ligue 2 français et qui a montré de bonnes choses dans un rôle de milieu plus porté vers l’avant ces dernières semaines. Aliou Cissé a des possibilités concernant le 3e milieu à choisir. Seulement avec une préparation tronquée par les événements, et une mise en place n’ayant pas encore été expérimentée, il s’agirait d’une véritable inconnue pour les hommes d’Aliou Cissé et Sadio Mané, et l’alchimie devra prendre de façon immédiate.

Une préparation perturbée

À la suite de la décision conjointe de la Fifa, la CAF et le ECA de reporter la date limite de cession des joueurs à leurs sélections respectives au 3 janvier 2022, le stage de préparation de la sélection n’a vraiment débuté qu’à la toute fin décembre. Alors qu’un match amical était prévu avec la sélection Rwandaise le même 3 janvier, et que le Soudan souhaitait également affronter les Lions, le Sénégal doit très rapidement trouver une alternative pour s’exercer avant le début de la compétition. Dans un groupe composé de la Guinée, du Zimbabwe et du Malawi, le groupe semble abordable sur le papier.

Une route plus sinueuse vers la finale qu’en 2019 ?

Les Lions, menés par l’attaquant de Liverpool Sadio Mané et le gardien de but de Chelsea Édouard Mendy, affronteront dans le groupe B le Zimbabwe le 10 janvier, la Guinée le 14 et le Malawi le 18. En cas de victoire, le Sénégal pourrait être amené à affronter le vainqueur du match opposant le premier du groupe F au deuxième du groupe E, dans lesquels on retrouve respectivement la Tunisie et le Mali, ou l’Algérie et la Côte d’Ivoire, pays qui retrouve de bonnes sensations malgré sa non-qualification pour les barrages du mondial. La pression est immense sur les épaules d’Aliou Cissé et ses joueurs, tout le pays, jusqu’au président de la République, Macky Sall, les pressent de rentrer avec le trophée après deux finales perdues.

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