Commission D’Enquête Parlementaire Disparaît Sur Stade

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Commission D’Enquête Parlementaire Disparaît Sur Stade
Commission D’Enquête Parlementaire Disparaît Sur Stade

Africa-Press – CentrAfricaine. Le 2 juin 2025, Simplice Mathieu Sarandji annonçait la création d’une commission d’enquête sur le scandale du stade Barthélemy Boganda. Dix jours devaient suffire pour faire la lumière sur l’utilisation des 400 millions de francs CFA. Nous sommes aujourd’hui à soixante jours d’attente.

Guy Samuel Nganatoua, Heureux Maxime Ngarendo et Rachelle Ngakola dirigent cette commission mixte. Leur mission: comprendre comment l’argent destiné à remettre aux normes le stade de 20 000 places a disparu. La Confédération Africaine de Football sanctionne toujours l’infrastructure de Bangui. Les Fauves ne peuvent pas jouer à domicile.

Héritier Doneng, ministre de la Jeunesse et des Sports, se trouve au cœur des accusations. Des sources parlementaires et administratives l’accusent d’avoir retiré les 400 millions en espèces. Il aurait ensuite confié les travaux à des entreprises qui lui appartiennent. Ces sociétés qu’il a créé n’existent que sur le papier.

Plusieurs commerçants de la capitale racontent la même histoire. Doneng se présentait chez eux en se réclamant du président Touadéra. Il récupérait ainsi peinture et matériel de chantier sans payer. Ces témoignages convergent tous vers le même constat: un système de détournement bien organisé.

Les travaux réalisés confirment cette arnaque. La qualité reste insuffisante. La CAF maintient ses sanctions. Le stade ne peut accueillir aucun match officiel. Les 400 millions se sont évaporés sans résultat tangible.

La Haute autorité de bonne gouvernance a constaté les irrégularités. La Cour des comptes également. Ces deux institutions ont transmis leurs rapports. Aucune suite n’a été donnée. Ni sanction disciplinaire, ni poursuite judiciaire.

Ce silence arrange visiblement le pouvoir. Héritier Doneng n’est pas un ministre ordinaire. Ancien chef du groupe armé Requin, il reste un allié précieux de Faustin-Archange Touadéra. Sa nomination en janvier 2024 avait surpris par son manque de compétences. Son maintien malgré le scandale confirme sa protection politique.

L’affaire du stade 20 000 places expose les contradictions du régime. Le président multiplie les discours sur la lutte contre la corruption. Sa politique de “tolérance zéro” fait les titres des journaux. Dans les faits, les dossiers sensibles s’enlisent. Les responsables échappent aux sanctions.

Les membres de la commission d’enquête ne parlent plus. Ils refusent tout commentaire public. Le Bureau de l’Assemblée nationale garde le silence. Aucune explication n’est fournie sur ce retard inhabituel. Le rapport promis dans les dix jours semble avoir rejoint les oubliettes.

Cette situation mine la crédibilité des institutions. Comment croire aux mécanismes de contrôle quand ils se taisent face à l’évidence? Les Centrafricains attendaient des réponses claires sur l’utilisation de leurs impôts. Ils découvrent une fois de plus que certains dossiers restent intouchables.

Le stade Barthélemy Boganda symbolise aujourd’hui l’impunité qui gangrène le système. Les 400 millions détournés ne reviendront jamais. Les responsables ne seront pas inquiétés. La commission d’enquête parlementaire aura servi d’écran de fumée le temps que l’opinion publique passe à autre chose.

Source: Corbeau News Centrafrique

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