Africa-Press – CentrAfricaine. La marche a l’avantage d’être praticable par presque tous, par tous les temps, même par les plus allergiques au sport, et cerise sur le gâteau, elle ne coûte pas un sou. Marcher améliore la santé physique, mentale, casse notre sédentarité qui, elle, c’est prouvé, grignote allègrement notre espérance de vie. Cette nouvelle étude se penche sur les rythmes de la marche les plus efficaces à adopter pour en tirer des bienfaits sanitaires.
Une promenade tonique de 15 minutes…
Les chercheurs n’ont eu de cesse de quantifier le nombre de pas, la fréquence hebdomadaire des marches, les effets sur différentes pathologies, cardiaques, cancéreuses, métaboliques, mentales. Ils se sont également penchés sur des injonctions nées dès les années 1960. On s’interroge depuis beaucoup sur le nombre de pas. Faut-il faire 10 000 pas, 8 000 pas, 7 000 pas?
L’étude parue le 29 juillet 2025 dans la revue American Journal of Preventive Medecine ne s’intéresse pas à la quantité de pas. Mais à l’intensité de l’effort. Quels effets auraient une marche rapide régulière sur l’espérance de vie d’un individu, sur sa santé cardiaque? La publication conclut qu’une marche rapide, ou encore la montée d’escaliers, tout exercice aérobie au quotidien mettant en jeu notre endurance cardiovasculaire, améliorent la santé.
Par marche rapide, les auteurs entendent une marche qui suscite un effort, loin de la promenade nonchalante. Sur la base des comportements observés sur plusieurs années chez près de 80 000 personnes, soit un large échantillon de population, marcher rapidement, à peine 15 minutes par jour, est associé à une réduction de près de 20 % de la mortalité totale (toutes les causes de mortalité sont confondues). La marche lente apporte aussi des bénéfices, mais plus limités: une promenade quotidienne de plus de trois heures de marche lente n’entraîne qu’une réduction plus faible de la mortalité.
Un exercice aérobie pour améliorer sa santé cardiovasculaire
Que se passe-t-il lors d’une marche soutenue? Les chercheurs rappellent dans l’étude les mécanismes amorcés par cet exercice aérobie. La marche rapide améliore le débit cardiaque, accroît l’apport d’oxygène aux muscles et améliore l’efficacité de l’action de pompage du cœur. La pratique régulière de cette marche soutenue permet de réduire des facteurs de risque aboutissant à l’apparition de maladies cardio-vasculaires en régulant le poids, en réduisant la prévalence d’obésité, l’hypertension et la dyslipidémie. La santé cardiovasculaire globale s’en trouve améliorée.
Enfin, la marche rapide est une activité accessible et à faible impact que les personnes de tous âges et de tous niveaux de condition physique peuvent pratiquer pour améliorer leur santé cardiovasculaire.
L’autre enseignement de l’étude est à visée sociale
Les bienfaits de la marche ont, selon les auteurs de l’étude, été étudiés jusqu’ici sur des segments de populations appartenant aux classes moyennes ou supérieures. L’étude a cette particularité supplémentaire de se focaliser sur des populations défavorisées (underserved) par le système de soins américain.
Ils ont construit leur analyse statistique à partir des données collectées sur une vingtaine d’années auprès d’une vaste cohorte prospective, la Southern Community Cohort Study. Celle-ci est constituée d’individus résidents dans 12 Etats américains, issus de minorités ethniques à très faibles revenus. Ces données ont été collectées à partir de 2002. Il s’agit donc de populations subissant de fortes inégalités en matière d’espérance de vie du fait de conditions de vie dégradées listées par les chercheurs: des conditions de logement dégradées, des environnements pollués, peu sécurisés pour la marche, une alimentation de moindre qualité, des comportements à risque observés en matière de consommation de tabac et d’alcool, et enfin un accès restreint à une couverture santé ou aux soins.
Les constats de réductions de mortalité liées à la pratique de cette marche tonique sont d’autant prometteurs dans ce contexte social. Les conclusions valent pour toute la société, insiste le communiqué de presse attenant à l’étude. L’auteure principale résume ainsi l’enseignement essentiel à retenir en définitive: « Les individus devraient s’efforcer d’intégrer une activité physique plus intense dans leur routine, telle que la marche rapide ou d’autres formes d’exercices d’aérobie. »
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