Africa-Press – CentrAfricaine. En République Centrafricaine, les routes sont dans un état lamentable, et ça ne date pas d’hier. Des pistes défoncées, des ponts à peine debout, des chemins où même les motos peinent à passer: c’est le quotidien des agriculteurs qui tentent, contre vents et marées, d’acheminer leurs récoltes vers les marchés.
L’Institut Centrafricain de Recherche Agronomique (ICRA) ne tourne pas autour du pot: ce problème des routes pourries est en train de saboter l’agriculture du pays. Les villes manquent de produits frais, les prix des denrées s’envolent, et les paysans galèrent. Pendant ce temps, l’argent censé réparer ces routes semble partir en fumée, direction des villas de luxe ou des poches du groupe Wagner. Alors, on fait quoi?
Dans les ville de provinces centrafricaines, les routes, c’est le néant. Les pistes rurales sont tellement abîmées que les agriculteurs ne peuvent plus bouger. Pour apporter leurs produits – manioc, maïs, arachides – aux marchés des grandes villes comme Bangui, c’est une mission impossible. L’ICRA explique que sans routes correctes, tout le système agricole est bloqué. Les paysans n’ont pas accès aux semences ou aux engrais dont ils ont besoin, et leurs récoltes, quand elles arrivent à être produites, pourrissent souvent sur place faute de transport. Résultat: moins de nourriture dans les villes, des prix qui grimpent, et des familles rurales qui s’appauvrissent.
L’ICRA ne se contente pas de pointer les problèmes, il propose des solutions, et elles ont du sens. D’abord, il faut rapprocher les marchés des agriculteurs. Aujourd’hui, un paysan doit parcourir des dizaines de kilomètres sur des pistes impraticables pour vendre ses produits. Pourquoi ne pas organiser plus de foires agricoles directement dans les zones rurales? Ces marchés locaux permettraient aux producteurs de vendre leurs récoltes sans dépendre de routes en mauvais état. L’État pourrait aussi envoyer plus d’agents agricoles sur le terrain pour aider les paysans à s’organiser, leur fournir des conseils ou les mettre en contact avec des acheteurs. Ce serait un vrai coup de pouce.
Ensuite, il faut investir dans des entrepôts pour stocker les récoltes. Chaque année, des tonnes de produits agricoles sont perdues parce que les agriculteurs n’ont nowhere to put them. L’ICRA propose de construire des espaces de stockage modernes, où les paysans pourraient conserver leurs produits en bon état, même s’ils ne les vendent pas tout de suite. Avec des réserves sur une ou deux années, les agriculteurs auraient plus de stabilité financière, et les prix des denrées fluctueraient moins. Mais pour ça, il faut des fonds, et pas ceux qui s’évaporent dans des projets bidons.
Enfin, et c’est la priorité numéro un: il faut réparer les routes. Pas juste boucher quelques trous, mais lancer un vrai plan pour construire des axes solides et les entretenir. Des routes en bon état, c’est la base pour que les agriculteurs puissent acheter leurs intrants, transporter leurs récoltes et atteindre les marchés. Sans ça, l’agriculture centrafricaine restera coincée, et le pays continuera de dépendre des importations, au lieu de soutenir ses propres producteurs.
Tout ça demande des investissements, et c’est là que le bât blesse. Les Centrafricains ont de quoi douter de la gestion des fonds publics. On annonce des millions pour les routes, mais rien ne change sur le terrain. Alors, où va cet argent? Dans des villas qui poussent comme des champignons? Dans les poches de groupes comme Wagner? Les gens en ont ras-le-bol de ces rumeurs et de l’absence de résultats. L’ICRA appelle à une gestion claire et honnête: chaque franc doit aller là où il est prévu, dans des projets qui profitent vraiment au pays, pas dans des détournements.
L’agriculture, c’est le cœur de l’économie centrafricaine. Si elle s’effondre, c’est tout le pays qui trinque: moins de nourriture, moins d’argent pour les familles rurales, moins de stabilité. L’ICRA insiste: agir maintenant, c’est donner un avenir aux agriculteurs et garantir que les Centrafricains puissent se nourrir sans dépendre de l’extérieur. Prenons un exemple: dans la région de la Ouaka, les paysans produisent du manioc à foison, mais sans routes, ils ne peuvent pas l’acheminer à Bangui. Avec des foires locales et des entrepôts, ils pourraient vendre sur place et stocker le reste. Avec des routes réparées, ils pourraient même viser les marchés voisins, comme au Tchad ou au Cameroun. Mais pour ça, il faut de l’action, pas des promesses….
Source: Corbeau News Centrafrique
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