Africa-Press – CentrAfricaine. Le gouverneur Joseph Decombeau alerte sur l’état chaotique de l’hôpital de Boali et exige plus de discipline dans les écoles.
Hôpital de Boali: le constat accablant du gouverneur
Lors de sa récente tournée dans la préfecture de l’Ombella-M’Poko, le gouverneur Joseph Decombeau a visité l’hôpital de Boali, où il a été confronté à des conditions de fonctionnement inimaginables. Accompagné de membres du personnel soignant, il a inspecté les salles d’hospitalisation, la maternité et les zones de consultation, dressant un bilan inquiétant. Les problèmes sont nombreux et graves:
– Pénurie de lits: Les patients, y compris les femmes enceintes, sont souvent forcés de partager des lits ou de s’allonger sur des nattes posées au sol. Dans certains cas, des malades doivent attendre dehors faute de place.
– Absence d’équipements modernes: L’hôpital ne dispose ni d’appareil d’échographie, ni de machine de radiologie, ni même de moniteurs pour surveiller les signes vitaux, obligeant les médecins à poser des diagnostics sans outils adaptés.
– Maternité en détresse: La salle d’accouchement manque de matériel de base, comme des tables obstétricales, des kits de stérilisation ou des lampes chirurgicales. Le personnel, débordé, travaille dans des conditions d’hygiène précaires, mettant en danger la vie des mères et des nouveau-nés.
« J’ai vu une jeune femme attendre des heures pour accoucher, sans qu’on puisse lui offrir un lit décent ou des soins appropriés. C’est inadmissible », a déclaré, avec émotion, le gouverneur. Il a écouté les plaintes des patients et du personnel, qui décrivent un hôpital au bord de l’effondrement. « Cet établissement est censé sauver des vies, mais il lutte pour survivre lui-même », a-t-il ajouté.
Ce cri d’alarme fait écho à une alerte lancée il y a près de deux ans par la sous-préfète de Boali. Lors d’une réunion publique en 2023, elle avait dénoncé l’état désastreux de la maternité, plaidant pour des investissements urgents en équipements et en personnel. Ses appels, largement relayés, n’ont reçu aucune réponse concrète du gouvernement. « Après des années, rien n’a changé à l’hôpital de Boali. C’est pourquoi je prends la parole aujourd’hui, en tant que gouverneur, pour que Boali ne soit plus laissé à l’abandon », a insisté Joseph Decombeau.
appel à la discipline dans les écoles
Au-delà de la santé, Joseph Decombeau a profité de sa tournée pour visiter deux établissements scolaires de Boali: le lycée préfectoral et l’école préfectorale des filles. Ces visites ont mis en lumière des défis dans le secteur de l’éducation, notamment en matière de discipline et de gestion du temps.
Au lycée préfectoral, le gouverneur a rencontré les enseignants et les élèves, insistant sur l’importance de la ponctualité. « Chaque minute perdue en retard est une minute volée à l’avenir de nos enfants », a-t-il déclaré. Il a rappelé le personnel à l’ordre, notant que les absences fréquentes et les retards des enseignants nuisent à la qualité de l’enseignement. Pour encourager les activités extrascolaires, il a offert un ballon de football aux élèves, un geste salué par les jeunes présents.
À l’école préfectorale des filles, Joseph Decombeau a échangé avec la direction sur les moyens alloués à l’établissement. Il a constaté que les salles de classe manquent de matériel pédagogique, comme des manuels scolaires ou des tableaux en bon état. « L’éducation des filles est une priorité pour le développement de notre pays. Nous devons leur donner les outils pour réussir », a-t-il affirmé. Il a promis de plaider auprès du ministère de l’Éducation pour obtenir plus de ressources et a encouragé les élèves à travailler avec sérieux.
« L’éducation est la clé pour sortir notre région et notre pays de la pauvreté. Mais cela demande de la discipline, des enseignants comme des élèves », a-t-il ajouté, appelant à une meilleure gestion du temps dans les écoles de la ville.
Des défis interconnectés
Les secteurs de la santé et de l’éducation à Boali partagent un point commun: un manque criant de moyens et d’attention de la part des autorités nationales. À l’hôpital, les patients souffrent de l’absence d’infrastructures et d’équipements. Dans les écoles, les élèves pâtissent d’un manque de ressources et de discipline. Pour Joseph Decombeau, ces deux domaines sont les piliers du développement de l’Ombella-M’Poko, et leur négligence est un frein pour l’avenir de la région.
Le gouverneur a annoncé qu’il soumettrait deux rapports au gouvernement: un pour la santé, demandant des investissements urgents dans l’hôpital de Boali, et un pour l’éducation, réclamant plus de moyens pour les écoles. « J’invite le ministre de la Santé et le ministre de l’Éducation à venir voir par eux-mêmes ce qui se passe ici. Les promesses ne suffisent plus, il faut des actions », a-t-il conclu.
Cette intervention intervient alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) organise un forum national sur les ressources humaines en santé, mettant en lumière les défis du système sanitaire centrafricain. De leur côté, les habitants de Boali espèrent que l’alerte du gouverneur ne restera pas, comme celle de la sous-préfète, sans suite. « On veut des résultats, pas seulement des discours », confie une mère de famille près de l’hôpital, résumant le sentiment général…
Source: corbeaunews
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press