Africa-Press – CentrAfricaine. “Mama Bangui pleure ses enfants”, soupire Thérèse, marchande de fruits et légumes depuis une décennie. “On se bat comme des diables pour vendre nos produits, mais la saleté nous ronge comme la rouille sur une vieille machette”.
Quand le ciel ouvre ses bouches, Yassimandji, pour ne pas dire Gbakoundja se transforme en marigot puant. Arsène, vendeur de pagnes, peste: “On patine dans la boue comme des cabris égarés. Les grands hommes de la ville, ils ont oublié qu’on existe ou quoi ?”
Les camions-bennes de la mairie ? Aussi rares que l’eau en saison sèche. “Ils passent en coup de vent, comme si le marché était un feu de brousse à éteindre”, raconte David, un vendeur de viande.
Le docteur Sévérin, qui connaît les marchés de Bangui comme sa poche, prévient: “Ce n’est pas avec des pansements qu’on soigne une plaie béante. Gbakoundja a besoin d’une vraie cure, pas d’un gri-gri de pacotille”.
De l’aube au crépuscule, les gens du quartier Yassimandji et Gbakoundja se battent, l’espoir chevillé au corps. Ils lancent un appel aux autorités: “Venez voir comment vos frères et sœurs vivent ! Nettoyez notre marché, donnez-nous la dignité !”
En attendant, la vie continue à Yassimandji et Gbakoundja. Les rires des enfants se mêlent aux cris des marchands. Car ici, même dans la gadoue, le cœur de Bangui bat encore, fort et fier.
Source: Corbeau News Centrafrique
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