Africa-Press – Comores. Il aura été le premier directeur de l’aviation civile (Anacm) à avoir fait certifier une compagnie aérienne de droit comorien. En 2020, soit deux ans après sa nomination à la tête de l’Anacm, il a en effet obtenu de l’OACI, l’aviation civile internationale, la certification d’AB Aviation.
Le directeur général de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie, Anacm, est mort, à l’âge de 61 ans, au soir du 17 octobre sur son lit d’hôpital à El-maarouf, de suite d’un accident vasculaire cérébral selon une source familiale. Il a laissé derrière lui une femme et trois enfants. Le décès de ce technicien de l’aviation civile reconnu par ses pairs, secoue le secteur de transport aérien. « On vient de perdre un vrai serviteur de l’État », s’émeut le patron d’une compagnie aérienne de la place, sous le sceau de l’anonymat.
Nassur, pour les intimes, était détenteur d’un Master 2 en aéronautique spécialité maintenance. Il a rejoint la Dgacm, l’ancêtre de l’Anacm en 1996 en tant qu’inspecteur après quatre années aux cotés de la compagnie nationale Air Comores, qui a malheureusement cessé d’exister, puis d’Air Austral en tant que mécanicien en aéronautique. A l’Anacm, il a gravi les échelons jusqu’ devenir directeur de la sécurité des vols, le poste qu’il occupait avant d’être désigné directeur général en novembre 2018. Deux années plus tard, il a arraché des mains de l’organisation de l’aviation civile internationale la certification d’AB Aviation, une compagnie de droit comorien qui bat de l’aile depuis le crash mortel d’un de ses avions le 26 février 2022 à Mohéli, avec 12 passagers et 2 membres d’équipage à bord. Cette certification est une première dans l’histoire du pays.
Nassur Ben Ali est décrit par ceux qui l’ont côtoyé comme un homme « discret » et « attaché » à son travail. Ce sont surtout ses qualités professionnelles qui brillent dorénavant par leur absence vu la rareté de techniciens de son rang dans le pays. « Le départ de Nassur doit interpeller les autorités sur la nécessité de former des jeunes dans le secteur de l’aéronautique », avance de son côté un autre patron d’une compagnie aérienne, interrogé par nos soins. « Je pense qu’il était le seul à avoir réellement la formation d’inspecteur en navigabilité. Il était le seul à remplir les conditions parmi ceux qui sont encore en activité », abonde notre interlocuteur, un brin subjectif.
Nassur avait tendance à dire qu’il « se fichait complètement » des pressions des autorités pour accorder des passe-droits à ceux qui ne veulent pas se conformer aux règles. « Je fais mon travail conformément aux textes qui régissent le secteur », répétait-il à ses intimes. N’empêche. Les pressions, il en subissait tous azimuts. Tout comme son prédécesseur, Gauss, emporté lui aussi par un AVC en aout 2018.
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