Deuxième Symposium sur L’Élimination du Paludisme

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Deuxième Symposium sur L'Élimination du Paludisme
Deuxième Symposium sur L'Élimination du Paludisme

Africa-Press – Comores. Le deuxième symposium sur l’élimination du paludisme s’est tenu le 18 juillet dernier au Palais du Peuple à Moroni. Organisé par le ministère de la santé, en partenariat avec l’Université de médecine chinoise de Guangzhou, l’événement a réuni responsables politiques, experts en santé publique et partenaires internationaux pour faire le point sur les avancées et les défis d’une éradication complète du paludisme aux Comores.

Sous le slogan « Zéro palu, je m’engage ! », le ministère de la santé a réaffirmé sa volonté de faire de l’élimination du paludisme une priorité nationale. Lors de son allocution, le gouverneur de l’île de Ngazidja, Mze Mohamed Ibrahim, a rappelé l’ampleur du défi: « Nous nous réunissons aujourd’hui autour d’un défi de santé publique majeur mais aussi autour d’un espoir commun. Celui de se débarrasser du paludisme. Cette maladie qui continue de faire des victimes en Union des Comores, et particulièrement à Ngazidja, exige de nous une réponse coordonnée, ambitieuse et durable. » Ngazidja concentre en effet 98% des cas comoriens recensés en 2024, avec plus de 55 000 infections enregistrées, selon les données du ministère. À l’inverse, les îles Mwali et Ndzouani ont atteint des niveaux de transmission quasi nuls grâce à une adhésion communautaire massive aux campagnes de traitement antipaludique.

Depuis 2007, la coopération avec la République populaire de Chine, à travers l’Université de médecine traditionnelle chinoise de Guangzhou, a permis l’introduction de traitements à base d’artémisinine (Anosline) et des campagnes de traitement de masse. Cette collaboration est aujourd’hui au cœur de la stratégie d’élimination du paludisme. Le vice-président de l’université chinoise ainsi que le directeur du bureau de médecine traditionnelle de la province du Guangdong, tous deux présents à Moroni, ont salué la ténacité des Comores dans ce combat sanitaire. Leur présence, de même que celle de l’ambassadeur de Chine, a renforcé la portée symbolique de ce partenariat de long terme.

C’est par la voix de Dr Ahamada Msa Mliva, représentant de la représentante de l’OMS, que l’organisation mondiale a rappelé les enjeux. « Les Comores ont fait une avancée historique dans la lutte contre le paludisme. Mais aujourd’hui, Ngazidja constitue la clé de voûte de notre échéance commune. Si nous n’agissons pas urgemment, nous compromettons les succès nationaux. » Selon lui, il est urgent de renforcer la sensibilisation auprès des communautés locales pour susciter une meilleure adhésion aux traitements. L’adoption de nouvelles méthodes comme le dépistage actif dans les foyers de transmission doit être encouragée pour combler les failles du suivi épidémiologique. Enfin, il a souligné la nécessité de renforcer le leadership politique sur l’île afin de garantir une coordination efficace entre les institutions sanitaires et les autorités locales.

Pour le ministre de la Santé, Sidi Ahamadi, le paludisme n’est pas seulement une urgence sanitaire, c’est un frein au développement: « Cette maladie parasitaire, transmise par le moustique anophèle, a des répercussions parfois dramatiques sur la vie de nos populations. Chacun à son niveau peut et doit contribuer à l’éradication de cette pandémie. » Dans le cadre du Plan Comores Émergent (PCE), le pays ambitionne de bâtir un système de santé résilient. L’élimination du paludisme constitue un jalon essentiel de cette vision. « Grâce à l’appui de nos partenaires techniques et financiers, le PNLP s’engage à offrir les meilleures interventions possibles à la population, en assurant équité, accessibilité, facilité et qualité. »

Le symposium a souligné l’écart significatif entre Ngazidja et les autres îles. Si Mwali et Ndzouani ont déjà obtenu des résultats tangibles grâce à une adhésion communautaire de plus de 85%, Ngazidja n’enregistre qu’un taux de participation inférieur à 52% aux programmes de traitement. Le gouverneur s’est engagé à redoubler d’efforts:« Je m’engage à apporter ma contribution au ministère de la Santé pour revoir nos stratégies, renforcer la sensibilisation auprès de la population et tirer les leçons des précédentes campagnes. Nous devons faire de l’élimination du paludisme à Ngazidja une réalité. »

Ce 2e symposium n’a pas seulement permis de dresser un état des lieux, il a surtout marqué une étape dans la prise de conscience collective. Le paludisme peut être éradiqué, mais seulement si les efforts se concentrent là où la bataille est la plus difficile. À Ngazidja, la réussite dépendra désormais d’un sursaut local à la hauteur des enjeux nationaux.

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