« Le vrai objectif c’est d’aller à la CAN au Maroc »

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« Le vrai objectif c’est d’aller à la CAN au Maroc »
« Le vrai objectif c’est d’aller à la CAN au Maroc »

Africa-Press – Comores. Une semaine après son premier match à la tête des Cœlacanthes, le sélectionneur Stefano Cusin nous a accordé un entretien exclusif où il revient sur ses débuts avec une équipe complètement remaniée, sur son plan de travail pour les deux matchs à venir, sur les forces et faiblesses du football comorien, et enfin sur les perspectives d’avenir.
LGDC : Jouer un match avec une équipe complètement remaniée, est-ce que cela ne vous a pas causé de soucis ?
Stefano Cusin : Bon, écoutez-moi je l’ai vécu comme une opportunité dans le sens qu’au dernier moment, nous avons une vingtaine de joueurs qui ne sont pas venus. On a dû appeler des jeunes qui étaient déjà en orbite de l’équipe nationale. Je n’ai pas trouvé cela comme un problème au contraire c’était une opportunité de voir ce qu’on avait du côté des jeunes et c’est une belle découverte. Cela va nous permettre d’avoir des nouveaux visages en équipe nationale car ces jeunes ont démontré qu’ils pouvaient faire partie du groupe. Je pense que c’est un processus graduel de les mettre en équipe nationale.

LGDC : Quel est votre plan de travail pour les deux prochains matchs ?
S.C : Depuis le début, le vrai projet c’est d’être présent à la CAN au Maroc (2025), les matchs de qualifications pour la coupe du monde doivent nous servir de préparation pour la CAN. Maintenant c’est normal. Quand il s’agit de matchs officiels, il faut les jouer à cent pour cent. Si jamais on a une chance de se qualifier, on ne va pas laisser, on ne va rien lâcher, mais on part dans l’optique de se connaitre. Il y’a des joueurs nouveaux qui vont arriver, il y’aura des changements. Moi je m’attends à des difficultés c’est normal mais je m’attends aussi à de la fraicheur. Ces matchs-là, on va les aborder d’une façon sérieuse, mais le vrai objectif c’est d’aller à la CAN au Maroc.

LGDC : Quels sont les atouts et faiblesses ?
S.C : Les forces, c’est déjà la passion qui a autour de l’équipe, l’esprit patriotique des joueurs c’est quelque chose qui m’a beaucoup marqué. Et même l’absence des cadres dans le rassemblement d’Istres, on a vu l’envie des jeunes. Et même dans cette situation difficile, j’ai trouvé cet esprit intéressant. Notre football n’a pas mal d’avantages parce qu’à la fin il y’a un football local qui est tout à développer, il y’a beaucoup de joueurs à l’étranger sur lesquels on peut construire l’équipe pour l’avenir. Je pense que dans l’ensemble, on peut être une nation compétitive, naturellement on n’a pas 130 millions d’habitants comme peut l’avoir le Nigeria, ou d’autres pays africains ou s’appuyer sur des gros investissements comme l’Egypte qui a des grands clubs ou plutôt le Maroc qui a une colonie de joueurs impressionnantes à l’étranger, mais on va être compétitif. Moi j’y crois. C’est un projet qui me plait depuis le début et je découvre vraiment un pays merveilleux.

LGDC : Que faire pour gommer le manque de physique que l’on reproche aux Cœlacanthes ?
S.C : Si on parle de condition optimale c’est normal. Les joueurs s’ils ne jouent pas dans leur club et qu’ils arrivent en équipe nationale, ils n’ont pas 90 dans les jambes. Ça c’est difficile à améliorer car c’est un travail qui devrait être fait au niveau des clubs. En ce qui concerne la caractéristique du football comorien, c’est un football technique et déjà il faut qu’on joue sur nos qualités et après si l’adversaire est meilleur, il est meilleur. Maintenant il y’a des zones du terrain où on a besoin d’être physique comme au milieu de terrain où ce sont des duels. Quand on a le ballon il faut le faire voyager rapidement par des balles à terre et les verticaliser rapidement pour nos attaquants. Mais en position défensive c’est sûr qu’il faut être agressif sur l’adversaire, moi je ne vois pas ça comme un handicap insurmontable.

LGDC : Que faire pour améliorer le football local ?

S.C : On a besoin de développer le football local, en tout cas c’est ma priorité. Une des clefs du succès ça sera de suivre de très près le championnat local. A l’occasion de ce rassemblement, je viendrai une semaine avant et on fera un stage avec les meilleurs joueurs locaux que je suis en train de préparer une liste. Je vais les entrainer avec le staff en milieu de semaine de façon à ce qu’ils puissent rejoindre leurs clubs pour le week-end et leur faire des tests technico-tactiques pour connaitre dans quelle direction y aller. Physiquement, on doit travailler un peu plus. J’ai vu un match de championnat, j’ai vu que techniquement les joueurs étaient bien mais le gap c’était surtout physique donc j’aimerai qu’on prépare des stages pour les préparateurs physiques locaux pour diminuer le gap et améliorer les conditions physiques. C’est un travail de longue haleine mais, le football local il faut vraiment le valoriser et que des joueurs puissent partir à l’étranger.

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