Africa-Press – Comores. Candidat recalé par la Cour suprême, le jeune issu de la diaspora comorienne de France, Natuk Mouzaoir, fait alliance avec l’ancien président de l’Assemblée nationale Bourhane Hamidou, candidat indépendant à la présidentielle de 2024.
Une semaine jour pour jour, après la publication de la liste officielle des candidats retenus par la Cour suprême pour la prochaine élection présidentielle, le candidat recalé Natuk Mohamed Mouzaoir brise le silence. S’il en veut aussi bien à la Cour suprême qu’à Azali, il n’en demeure pas moins qu’il prend acte de la décision de la haute juridiction. La preuve en est qu’il annonce se rallier à un des six candidats en lice. Et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de Bourhane Hamidou, ancien président de l’Assemblée nationale et ministre de l’intérieur sous le régime Sambi. Pour M.Mouzaoir, son choix s’explique par le fait que M.Hamidou présente un programme similaire « à 90% » au sien. L’adage n’a-t-il pas dit que ceux qui se ressemblent s’assemblement ?
« Comme je suis recalé, nous étions dans l’obligation, mon équipe et moi, de prendre du recul pour analyser les autres candidatures. Et après moult réflexions, il s’avère que le programme du candidat Hamidou Bourhane est quasiment identique au notre. Nous avons les mêmes convictions, ou presque. Ainsi, nous avons consulté tout le monde, amis, proches et sympathisants. Et nous nous sommes tous mis d’accord de rejoindre le candidat qui nous ressemble qui n’est autre que l’ancien président de l’Assemblée nationale. Les Comoriens doivent savoir que c’est sur lui que repose l’espoir de voir notre pays sortir de l’ornière », devait annoncer Natuk Mouzaoir.
Devant la presse, il ne s’est pas privé de tirer à boulets rouges sur le président sortant, candidat à sa propre succession. Pour lui, Azali Assouamani s’est bel et bien disqualifié de la course dès lors qu’il ne s’est pas soumis à l’exigence de prendre congé dès publication de la liste définitive par la Cour suprême. « Ce n’est pas moi qui le dis. Plutôt la Constitution comorienne dans son article 13. Mais aussi la loi organique ainsi que le code électoral qui disposent que dans un délai de 72 heures après publication de la liste officielle, les candidats qui occupent des fonctions nominatives ou électives doivent obligatoirement présenter leur congé à la Cour suprême. Sinon on est disqualifié. Par conséquent, la candidature d’Azali est invalide ». Pour rappel, la Cour suprême a décidé dans un arrêt d’exempter le candidat Azali de congé. La haute juridiction évoque entre autres la suprématie des chartes de l’Union africaine sur le droit national. Azali est le président en exercice de l’organisation panafricaine.
Il faut dire que l’exclusion de M.Mouzaoir de la course à la présidentielle est perçue comme une mésaventure. A en croire le concerné lui-même le 2 décembre est une date à retenir dans l’histoire, celle à laquelle « la jeunesse comorienne a été empêchée d’accéder dans la scène politique ». Une hyperbole, tout de même, quand on sait que la scène politique ne se limite pas au palais de Beit-Salam. Et force est de constater qu’il manque des leaders crédibles pouvant incarner les préoccupations des Comoriens en général, et de la jeunesse en particulier.
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