Africa-Press – Comores. Depuis le jeudi 18 janvier, de nombreux clients de Comores Télécom ont acheté une puce Telma pour pouvoir se connecter. La cause, le gouvernement a coupé l’internet pour empêcher la diffusion des vidéos sur la crise post-électorale à travers les réseaux sociaux. Une censure dénoncée par les consommateurs.
Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires du double scrutin du 14 janvier dernier, des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et des jeunes révoltés. Avec les nouvelles technologies, tout se passait en direct via les réseaux sociaux. Mais pour empêcher la diffusion de ces images, le gouvernement comorien a pris l’initiative de couper l’internet de Comores Télécom, l’opérateur national et bloqué les réseaux sociaux. Et c’est à travers le deuxième opérateur de la téléphonie mobile, Telma Comores que la population s’est tournée. Le seul qui avait une connexion internet. La société à la marque jaune a enregistré de nombreux clients. « Merci Telma Comores, vous êtes le choix numéro 1 », clamaient sur les réseaux sociaux les nouveaux clients.
Si on n’a pas un chiffre officiel, ils sont nombreux à acheter une puce Telma depuis jeudi matin jusqu’au vendredi en début de soirée. « J’étais toujours resté fidèle à Comores Télécom, l’opérateur historique mais ils ont déconné en coupant l’internet et en bloquant les réseaux sociaux. J’étais obligé de prendre une deuxième puce pour être à jour et savoir ce qui se passe dans le pays », indique un autre client. Contacté pour avoir des chiffres exacts, le directeur général de Telma Comores s’est abstenu de les donner. « Si vous voulez des chiffres, il faut s’adresser au régulateur. Je ne le donnerai pas ».
De son côté, Comores Télécom serait le perdant dans l’histoire. Selon un haut responsable de la société, ils n’ont pas enregistré un réel manque à gagner mais ce sont des clients qui vont vers leur concurrent. « C’est quelque chose qui est temporaire. Nous ne pouvons pas le chiffrer actuellement. Il faut peut-être attendre dans les deux prochains mois pour savoir ce qui se passe réellement », dit-il.
Pour assurer la sécurité publique, la protection des personnes et des biens, le ministre de l’intérieur avait instauré un couvre-feu dès le 17 janvier de 19 heures à 06 heures de matin dans les zones Moroni, Bambao et Itsandra. Et de 22 heures à 06 heures de matin dans le reste du territoire nationale. Mais vendredi dernier, il a été ramené de minuit jusqu’à 5h du matin sur tout le territoire national.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Comores, suivez Africa-Press
