Africa-Press – Comores. Des nombreux incidents ont émaillé les manifestations qui ont éclaté à Moroni au lendemain de l’annonce des résultats de la présidentielle. Il y a eu au moins un mort. Il s’agit d’un jeune qui a reçu une balle dans la tête. A partir du vendredi le calme semble être revenu…
Aussitôt les résultats du double scrutin annoncés par la Ceni mardi soir, des manifestations pour contester l’élection d’Azali Assoumani et de ses gouverneurs dès le premier tour ont éclaté dans la capitale. Des milliers de manifestants composés essentiellement d’adolescents ont battu le pavé. Ils ont barricadé les routes avec des pneus brulés, des épaves de voitures, de l’électroménager… Ces bonhommes qui ont pris leur courage à deux mains ont affronté les forces de l’ordre du matin jusqu’au soir. Du jamais vu dans l’histoire politique récente du pays. « Nous sommes à bout de souffle », devait reconnaitre un gendarme rencontré sur le sur le terrain près du commissariat central de la police attaqué par les manifestants qui ont fait fuir les policiers présents avant de s’en prendre aux véhicules de service qui se trouvaient dans la cour.
Il faut souligner que durant la première journée du mouvement, mercredi 17 janvier, les forces de l’ordre n’utilisaient que du gaz lacrymogène pour repousser les contestataires. Mais dans les jours qui s’en sont ensuivi, l’état-major a changé son fusil d’épaule : les forces de l’ordre ont eu la permission d’utiliser des armes à feu. Plusieurs images qui circulent et des douilles ramassées dans le sillage des hommes en treillis notamment à Ntsoudjini ou encore sur les hauteurs de Moroni, l’attestent.
A la tête des incidents qui ont émaillé les manifestations, la mort d’un jeune homme tué d’une balle dans la tête jeudi. Selon les autorités, il aurait pénétré au domicile du ministre des télécommunications, avec un groupe de manifestants. Le garde du corps a riposté en visant un organe vital notamment la tête. Une réaction qui a le mérite de relancer le débat sur la légitime défense et son obligation de proportionnalité. Les autres manifestants eux sont blessés, dont un en urgence absolue à l’hôpital El-maarouf. Aucune enquête n’a été encore annoncée à ce sujet. Depuis vendredi, un calme précaire est revenu à Moroni. Les commerces ont rouvert, l’administration également. Quant aux établissements scolaires, la plupart doivent reprendre les cours dès aujourd’hui. En revanche, les forces de l’ordre ont plongé la population dans un climat de psychose. Ils procèdent à des rafles à plusieurs endroits du pays, alimentant ainsi le sentiment d’insécurité. En tout cas, quoi qu’il arrive, ce mouvement spontané aura le mérite d’avoir interpellé les gouvernants sur la nécessité de respecter la souveraineté du peuple.
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