Africa-Press – Comores. Ancien ambassadeur des Comores en Arabie Saoudite, Dr Hamidou Karihila a été arrêté jeudi dernier avant d’être relâché quelques heures après. Vendredi dernier, cet ancien secrétaire général du parti au pouvoir la CRC, explique devant la presse ce qui lui est arrivé chez lui depuis son arrestation jusqu’à la gendarmerie.
Au lendemain d’un soulèvement populaire contre la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle et des gouverneurs par le Ceni, Dr Hamidou Karihila fait partie des personnalités arrêtées jeudi dernier. Vendredi matin, à son domicile de Mbeni, Dr Karihila se livre à la presse, après avoir critiqué vivement les circonstances de son arrestation à Moroni. Pour lui, il s’agit d’une arrestation humiliante. « C’était très tôt le matin du jeudi, alors que je faisais mes ablutions pour la prière de l’aube, que des militaires cagoulés ont sauté la clôture de ma maison pour entrer. Après avoir fouillé partout dans les chambres et sans explications, ils m’ont emmené dans leur véhicule et puis on est parti, a-t-il raconté. Ils m’ont mis une cagoule, m’ont allongé sous la pluie battante, tout en proférant des insultes ».
A la gendarmerie, il explique qu’il a été placé en cellule aux côtés d’autres personnalités politiques. Devant les journalistes, il cite par exemple Daoud Halifa et Mohamed Abdallah Soifeine, ainsi que de nombreux jeunes contestataires des résultats provisoires de la Ceni déclarant Azali Assoumani élu dès le 1er tour avec 62%. Au passage, cet ancien secrétaire général du parti au pouvoir (2013-2017), dénonce ces résultats. Pour lui, le taux de participation qui est très bas, démontre que la population a suivi le boycott de l’opposition, en particulier le mouvement Comred, dont Dr Karihila est l’un des fondateurs. « Je tiens à remercier ceux qui ont manifesté pour ma libération, mettant en avant la mobilisation de la ville de Mbeni, en particulier sa jeunesse qui s’était fortement mobilisée pour descendre à Moroni demander ma libération immédiate », a-t-il ajouté. Dr Karihila exprime sa gratitude également envers son mouvement, le Comred, qui avait, dit-il, engagé un avocat pour traiter son cas, ainsi que plusieurs Ulémas et personnalités politiques.
Cet ancien secrétaire d’Etat du monde arabe de 2016 à 2018 n’a pas évoqué les raisons de son arrestation. « J’ignore complètement les raisons », a-t-il dit. Toutefois, il pense que les raisons sont en lien avec, peut-être son engagement politique aux côtés du Comred, qui a récemment condamné la mascarade électorale et les résultats électoraux controversés dans une déclaration, appelant la population à se mobiliser contre la « dictature d’Azali Assoumani ». Une déclaration qui a également condamné l’assassinat du jeune Mouslim par l’armée. Il a profité de l’occasion pour présenter ses condoléances à la nation, aux jeunes résistants et à la famille du défunt ainsi qu’à son village de Mdjihari ya Hamahamet.
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