Africa-Press – Comores. Suite à la recrudescence des cas de choléra à Mohéli, une réunion d’urgence s’est tenue le 1er mai à la direction régionale de la santé, regroupant la gendarmerie nationale, des autorités civiles et la coordination de lutte contre cette épidémie. À l’issue de la réunion, des mesures strictes ont été prises pour limiter la propagation du vibrion cholérique. Désormais pas de brochettes dans les rues, pas de restaurant, pas de poissonnerie au marché de Fomboni et autres. Les autorités sanitaires de l’île déplorent le manque de mobilisation communautaire dans ce combat.
Aussitôt après les fortes pluies qui se sont abattues dans l’archipel, le nombre de nouveaux cas ont brusquement grimpé passant de 5 en moyenne à 14 cas par jour. Une recrudescence qui a interpellé les autorités sanitaires de l’île qui ont en urgence réuni les autorités civiles et militaires pour prendre des mesures drastiques contre la propagation massive de la maladie qui risque d’échapper au contrôle des structures en place et dépasser leur capacité d’accueil.
Dans une note publiée par le préfet du centre de Fomboni datant du 1er mai 2024, les restaurants sont appelés en urgence à fermer, vente des gâteaux dans les rues interdite, les brochetteries priées de plier bagages. Et ce n’est pas tout, la poissonnerie au sein du marché de Fomboni est fermée et la vente anarchique des poissons dans les rues est interdite. Seul vente de poisson autorisée, au congélateur et sur la plage (poissons fraîchement arrivés). Les vendeurs du marché, seul ayant une table ont accès à la vente « avec soins exigés » lit-on dans cette décision du préfet du centre Kamardine Mohamed.
Des mesures qui, selon le coordinateur de la riposte Dr Hassanaly Abdoulanziz qui déplore le manque d’engagement communautaire, s’applique dans les autres régions de l’île. D’autres notes vont sortir pour les autres régions avec quelques adaptations. Dans tous les cas il est exigé sous des sanctions sévères aux contrevenants, un seau d’eau stérilisée dans toutes les boutiques, les magasins à caractère commercial et toutes les administrations publiques et privées.Les hôtels et boulangeries vont fonctionner mais en prenant des dispositions d’hygiène supplémentaires.
Et enfin l’agence nationale de gestion de déchets, la mairie de Fomboni et la préfecture sont chargées de prendre les dispositions d’obtention d’une décharge afin de stopper le site de Mbuyu wa Madji( à la sortie Ouest de Fomboni) dans les plus brefs délais. Les établissements scolaires sont tenus de veiller strictement aux fréquentations des élèves dans leur alimentation quotidienne et au lavage des mains. Le vendredi 3 mai, le bulletin journalier de la situation épidémiologique de Mohéli fait état de 12 nouveaux cas, 53 cas actifs avec 392 cas cumulés et 4 décès. A l’heure où nous bouclions cet article, une décision venait d’être prise de mettre en quarantaine le village de Ndrondroni, considéré comme l’épicentre de l’épidémie sur l’île de Mohéli.
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