Africa-Press – Comores. Le parti Juwa, principale formation politique d’opposition aux Comores, semble traverser une crise interne ces dernières années. Depuis l’emprisonnement en 2018 de son leader charismatique Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, des dissensions opposent les membres du bureau politique et empêchent la tenue d’un congrès pour renouveler les instances. L’ancien secrétaire général du parti Ibrahim Mohamed Soulé a lancé un avertissement inquiétant, pointant du doigt son successeur Ahmed Hassane El Barwane, qu’il accuse de prendre des décisions compromettantes.
Lors d’une conférence de presse, tenue lundi 13 janvier dernier, Ibrahim Mohamed Soulé, ancien secrétaire général du Parti Juwa, qui s’est présenté en candidat indépendante aux législative de 2025, a exprimé son inquiétude quant à l’avenir de sa formation politique. Critiquant ouvertement son successeur Ahmed Hassane El Barwane, il a évoqué des décisions et des actions qui, selon lui, menacent l’existence du parti. « Le Parti Juwa est en train de disparaître de la scène politique », a-t-il martelé, en référence à une conférence de presse organisée par le parti trois jours avant les élections législatives. Selon lui, cette conférence avait pour but de s’opposer à sa propre candidature. Pire encore, il accuse l’actuel secrétaire général du parti d’avoir incité les militants à ne pas se rendre aux urnes. « Ce genre d’appel au boycott ne fait qu’accélérer la chute du parti », a-t-il déploré.
Le candidat de la circonscription de Moroni Nord a également souligné l’impact d’une loi récemment promulguée. Cette loi exige qu’un parti politique ait des élus ou récolte au moins 5% des suffrages lors des élections présidentielles pour pouvoir continuer d’exister légalement. Une condition que le Parti Juwa pourrait ne pas remplir. « Ce boycott est une faute grave. El Barwane porte l’entière responsabilité de la situation actuelle. Ses décisions conduisent le Parti Juwa à sa disparition du paysage politique des Comores », a-t-il affirmé avec amertume.
Au lendemain des législatives, la dernière sortie médiatique de Ibrahim Mohamed Soulé sonne comme une mise en garde face à cet effacement du parti de l’homme politique le plus populaire du pays, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi qui entame sa 7ème année de détention. Les prochaines semaines seront déterminantes pour son avenir.
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