Africa-Press – Comores. Le prochain 4×4 de Nissan est particulièrement attendu. Tout d’abord parce que les crises ont retardé de plus d’un an sa sortie officielle, ensuite parce qu’il est le second modèle tout électrique de la marque dix ans après la Leaf et enfin parce qu’il inaugure un système de gestion du châssis apparu pour la première fois à ce niveau de gamme.
Celui-ci confère à un véhicule par nature pataud une dynamique du comportement et une réactivité instantanée très spectaculaires. Nous avons eu le privilège d’essayer ce système en avant-première sur un prototype qui mêlait plusieurs voitures avec notamment une base châssis d’Ariya et une carrosserie retouchée et allongée de Leaf.
Un démonstrateur en quelque sorte qui, sur une vaste aire d’évolution derrière les stands du circuit de Jarama invite l’essayeur à négocier le plus vite possible une sorte de gymkhana entre des cônes de Lubeck.
Le tracé multipliant les difficultés ne se réfugie pourtant pas derrière des enchaînements de virages serrés et permet de prendre hardiment de la vitesse.
On ne plonge plus
S’installer aux commandes de cet engin spécial ne nécessite pas de mode d’emploi particulier, la conduite s’apparentant à celle simplissime de tout véhicule électrique.
Ce qui change, c’est l’attitude de l’ingénieur en charge de la voiture habituellement précautionneux et qui, avec un air décidé, incite d’emblée à appuyer à fond sur l’accélérateur.
La voiture part comme une balle, avale la ligne droite en quelques secondes et s’aligne au freinage. Encouragé par l’ingénieur, je retarde celui-ci au maximum et assiste à une décélération certes ferme, mais pratiquement sans plongée du capot avant.
Cette Leaf modifiée pour servir de démonstrateur réalise des vitesses de passage en courbe inhabituelles, rehaussant ainsi significativement le niveau de sécurité
© Nissan Les gesticulations de mon passager me font comprendre que les courbes qui suivent doivent être négociées pied à fond sur l’accélérateur.
Alors que je guette un décrochage, le très faible roulis qui les accompagne donne le sentiment de virer sur des rails, plongeant dans un monde habituellement réservé aux supercars.
La progressivité de la suspension semble néanmoins au rendez-vous pour préserver le confort mais la piste d’évolution n’est, sur ce plan, pas très informative.
Un second tour enchaîné puis un troisième à allure encore plus résolue montrent bien la maîtrise de la physique de la voiture, son poids n’entraînant plus, comme sur une voiture classique, de mouvements intempestifs de la caisse sous les phénomènes de tangage et de roulis.
À quoi cela servira-t-il sur une voiture de série ? Tout simplement à améliorer l’adhérence, la sécurité et le confort sans avoir recours aux systèmes mécaniques ou pneumatiques de contrôle de caisse vus sur d’autres modèles Nissan, à l’image des systèmes de répartition du couple ATTESA E-TS de la supercar Nissan GT-R ou du système 4X4 intelligent du Nissan Patrol. L’électrique permet de faire aussi bien en beaucoup plus simple.
Harmonie du couple
Nissan a le mérite de démocratiser cette fonction essentielle à une condition : que le véhicule qui la reçoit soit un bimoteur électrique. Baptisé « e-4orce » selon un jeu de mots acrobatique, ce système répartit bien sûr la puissance entre train avant et arrière en jouant sur chaque moteur.
Mais surtout, il contrôle le couple roue par roue en envoyant une force de retenue, par exemple à l’arrière pour éviter la plongée au freinage. Même chose en courbe pour jouer sur l’assiette, gagner en adhérence et neutraliser une phase sous ou sur-vireuse grâce à la vectorisation du couple et le freinage régénératif.
En d’autres termes, il sera permis de conduire comme un sagouin, en dépit du bon sens, l’e-4ORCE se chargera de rétablir la situation, dans la limite bien sûr du contact au sol réservé par les pneus.
Mais les 600 Nm de couple de l’Ariya bimoteur ne lui font pas peur et, comme nous l’indiquions déjà ici, les versions sportives jusqu’à 500 ch ou plus devraient en faire leur ordinaire comme un certain SUV Alpine.
Nissan Ariya : un tout électrique tous les dix ans ? L’application semble évidente au volant de ce prototype qui fournit une agilité étonnante et une motricité permettant de lâcher les chevaux avant même la sortie du virage.
Et le système fait paraît-il merveille sur les routes humides, voire verglacées et enneigées… toujours dans la limite d’adhérence des pneus. « On parle souvent du temps record qu’il faut aux véhicules électriques pour passer de 0 à 100 km/h, mais en réalité, il est facile d’obtenir de bonnes performances d’accélération pure sur ces modèles.
Le Nissan Ariya ajoute à cela des performances optimales dans des conditions de conduite très diverses, affirme Makoto Fukuda, en charge du développement, comme sur une route de montagne enneigée ou dans les rues détrempées d’une ville.
» À vérifier avec le futur Ariya et sans aucun doute, l’Alpine.
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