Africa-Press – Comores. La journée mondiale de lutte contre la drogue a été célébrée le 26 juin dernier sous le thème « investir dans la prévention ». C’est dans la région de Mbadjini au village de Ntinimoichongo qu’a eu la cérémonie. Un choix dicté par l’engouement et la détermination de cette localité contre ce fléau. La cérémonie a vu la participation des autorités, des responsables régionaux, et des représentants de l’OMS Comores.
Dans un foyer rempli des jeunes hommes et femmes, le ministre de l’intérieur Mohamed Ahmed Assoumani a tenté de montrer le danger et l’ampleur de la drogue. « Au niveau mondial, plus de 64 millions de personnes souffrent aujourd’hui de troubles liés à la consommation de drogue. Près de 14 millions s’injectent régulièrement des substances, s’exposant ainsi à des maladies graves telles que le VIH ou l’hépatite. Et chaque année, des centaines de milliers de personnes perdent la vie à cause de la drogue », déclare-t-il. Selon lui de 2023 à 2025 les services Anti-drogue ont saisi plus de 585 kg de cannabis, 278 kg de produits chimiques, 116 kg de chiites, 15,5 kg d’héroïne et 1,8 kg d’amphétamines dissimulée sous forme de bonbons. Ce bilan nous rappelle surtout l’ampleur du défi: 27 personnes ont succombé à une overdose durant cette période. L’âge des consommateurs va de 15 à 78 ans. Cela signifie que toute la société est touchée, des adolescents aux aînés.
« C’est pourquoi, je lance un appel solennel à l’ensemble des communes de notre pays à intégrer dans leur plan de développement local, un plan d’actions opérationnel contre le trafic et la consommation de drogue. Ces plans devront être pragmatiques, participatifs et tournés vers les jeunes qui sont plus exposés, pour la sécurité de notre territoire, pour la santé publique, la paix et la cohésion sociale », a-t-il souligné avant d’annoncer qu’un « Comité intersectoriel », de lutte contre la drogue, le tabac et l’alcool verra le jour prochainement. Sa mission est de: concevoir une stratégie nationale de prévention basée sur les données scientifiques et les réalités locales, mettre en place un système de veille et d’alerte sur les nouvelles drogues, mobiliser les communautés locales avec des campagnes de sensibilisation et enfin d’assurer un suivi rigoureux des actions, avec un rapport annuel public et transparent.
« Nous reconnaissons les efforts déjà engagés par l’Etat comorien. Mais nous appelons à un engagement renforcé, en intégrant la prévention dans les politiques de santé, en développant des services de traitement accessibles, et en soutenant les approches communautaires. Chers collègues professionnels de santé, votre rôle est central. Vous êtes les premiers à pouvoir détecter, orienté, accompagné. Il est essentiel de renforcer vos compétences en matière de prise en charge des addictions, dans une approche fondée sur la dignité et la science », a précisé Dr Sainda Mohamed représentante de Dr Nkurunziza Triphonie représentante de l’OMS Comores, tout en rappelant aux enseignants et éducateurs, que l’école est un espace de protection. « Vous avez la capacité d’identifier les signaux faibles, de prévenir les comportements à risque, et de transmettre des messages clairs pour aider la jeunesse à éviter le pire. Mais la prévention commence à la maison, le dialogue, l’écoute, la confiance sont des outils puissants. Dans notre rôle de parent, ne laissons pas le silence s’installer », conclure-t-elle.
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