ÉDucation: entre RêVes D’Ailleurs et Espoirs D’Ici

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ÉDucation: entre RêVes D’Ailleurs et Espoirs D’Ici
ÉDucation: entre RêVes D’Ailleurs et Espoirs D’Ici

Africa-Press – Comores. À Ngazidja, la jeunesse tout juste sortie des épreuves du baccalauréat se trouve face à un dilemme important: partir pour tenter sa chance ailleurs, ou construire un avenir sur sa terre natale. Un choix chargé d’espoir, de doutes, et de réalités parfois brutales.

Les épreuves du baccalauréat se sont achevées sur l’île de Ngazidja ce mardi 15 juillet. Dans les cours des lycées, l’ambiance est à la fois détendue et nerveuse. Après des mois de révision, les regards se tournent vers l’avenir. Et pour beaucoup, cet avenir semble se dessiner loin des Comores. « Si j’ai mon bac, je veux partir à Marseille. Là-bas, au moins, j’ai des chances », confie Faïza Moussa, 18 ans, élève au lycée Saïd Mohamed Cheikh. Comme elle, de nombreux jeunes voient dans le baccalauréat bien plus qu’un diplôme: une possible porte de sortie.

Depuis des décennies, la France, et plus largement l’étranger, exerce une puissante attraction sur les jeunes Comoriens. Exil rêvé, quête de meilleures conditions de vie, volonté d’échapper à un système éducatif et socio-économique jugé trop limité: les motivations sont nombreuses. Mais partir n’est plus aussi simple qu’avant. Les politiques migratoires se sont durcies. Les parcours d’installation sont semés d’embûches. Et les retours au pays, parfois forcés ou empreints de désillusion, rappellent que la vie « ailleurs » n’est pas toujours un long fleuve tranquille. « Ce n’est pas que je veux fuir le pays, mais ici, on ne nous propose rien de concret », soupire Abdoulwahab Karim, 19 ans, croisé à la sortie du lycée de Mitsamiouli. Avec ses amis, l’étranger est sur toutes les lèvres, mais les inquiétudes aussi.

Malgré ce sentiment d’enfermement, une autre dynamique émerge peu à peu: celle d’une jeunesse qui choisit de rester. Par conviction, par réalisme ou par espoir de faire bouger les lignes, certains diplômés tentent de tracer leur chemin ici, aux Comores. « J’ai décidé de rester et de suivre une licence à l’université. Mon rêve, c’est de créer un centre de soutien scolaire dans mon village », explique Saïda Ahamada, 20 ans, bachelière de l’année précédente. Ces parcours, encore peu nombreux, sont souvent soutenus par des familles engagées ou des associations locales. Des initiatives naissent dans l’agriculture durable, le numérique, l’enseignement, l’artisanat ou l’entrepreneuriat. Des graines d’avenir, semées à domicile.

Mais pour que ces élans individuels deviennent une tendance durable, les politiques publiques doivent répondre présent: améliorer l’orientation, garantir la transparence dans les concours, financer des filières porteuses, valoriser l’innovation et renforcer les débouchés. À l’heure où des centaines de lycéens attendent leurs résultats, le bac apparaît comme un tournant. Une étape décisive vers un avenir encore flou, tiraillé entre le désir de partir et celui de croire en un possible ici. Le véritable enjeu, désormais, est collectif, celui de faire en sorte que rester devienne un choix, et non un renoncement.

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