Africa-Press – Comores. Sept personnes y compris l’ancien gouverneur Mohamed Archad passent leur troisième jour de garde à vue à la brigade de gendarmerie de Fomboni. Ils seraient accusés d’avoir commandité ou pris part à la destruction de 140 m de tuyaux qui relient Hoani et Mbatsé et le raccordement du système d’adduction d’eau vers Hoani. Samedi dernier, ils étaient déférés devant le tribunal de première instance de Fomboni puis retournés à la gendarmerie sans être jugés.
Le conflit entre Hoani et la SONEDE sur la gestion du réseau d’adduction d’eau avec Mbatsé perdure. 140 m de tuyaux qui devaient ramener l’eau du bassin vers Mbatsé ont été, pour la énième fois endommagés. Et au même moment, le système d’adduction d’eau qui alimente Hoani a été raccordé permettant ainsi la disponibilité du liquide précieux dans cette localité qui n’en avait pas depuis plusieurs mois déjà. Néanmoins, ce n’était pas l’œuvre de la SONEDE, mais des personnes inconnues des autorités. Lesquelles avaient volontairement saboté ce système jusqu’à ce qu’une solution consensuelle et pérenne soit trouvée.
C’est alors que la gendarmerie a procédé à des interpellations depuis le jeudi 21 juillet des personnes soupçonnées d’avoir commandité ou pris part à cette opération contrastée de destruction d’un côté et de réparation de l’autre. Huit personnes au total sont à la gendarmerie depuis jeudi. Samedi dernier, ils étaient tous déférés au tribunal de première instance de Fomboni avant de retourner à la gendarmerie en l’absence « des juges » apprend-t-on.
Décidément, la situation à Hoani s’enlise. Une tentative de réconciliation par le Comité des sages a échoué. Il y a quelques jours à Bangoma, ce comité s’était réuni avec certaines personnes des localités concernées pour tenter de trouver une issue à cet imbroglio. Et un terrain d’entente se profilait à l’horizon. Mais, selon nos informations, le compte-rendu de cette rencontre aurait été mal interprété à Hoani et avait soulevé l’indignation d’une partie de la population. « Des rencontres étaient même organisées pour ramener tout le monde à la table de négociation et mettre fin à ce conflit lorsque nous avons appris ces arrestations » nous confie un jeune cadre de Hoani qui souhaite l’apaisement.
Pour rappel, tout avait commencé lorsque la SONEDE voulait imposer sa facturation alors que Hoani par un groupe des femmes au début, n’en voulait pas estimant que l’eau n’est pas traitée et ne suffit pas à alimenter tous les quartiers de Hoani. Nonobstant cette réalité, le vrai problème c’est que l’eau du bassin construit à Hoani n’est pas suffisante « par la faute du concepteur du projet » disent-ils et Hoani n’est pas prêt à partager cette eau avec son voisin Mbatsé qui est le porteur initial du projet. Des sabotages du réseau ont commencé et des arrestations ont débuté jusqu’à la mise sous couvre-feu du village pendant quelques jours.
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