Conflit Ntsorale et Maoueni : « L’Etat doit assumer sa responsabilité »

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Conflit Ntsorale et Maoueni : « L'Etat doit assumer sa responsabilité »
Conflit Ntsorale et Maoueni : « L'Etat doit assumer sa responsabilité »

Africa-Press – Comores. Dans le cadre du conflit entre Ntsorale et Maoueni, Me Moudjahid Abdoulbastoi, avocat de Maoueni dit avoir déposé ce 22 août un recours administratif pour reprocher à l’Etat le décès de Mwigni Athoumani tué par des jeunes de Ntsorale.

Le calme est revenu dans la région de Dimani. Mais un calme qui ne tient qu’à un bout de fil car au-delà des dégâts commis dès le début du conflit entre Maoueni et Ntsorale, un homme a perdu la vie sous la protection des forces de l’ordre, si bien que l’avocat de Maoueni pointe du doigt la responsabilité de l’Etat. « Cet homme dont nous déplorons aujourd’hui la mort était une personnalité respectée. A bord d’un mini bus, il était avec des responsables de Maoueni à destination de Koimbani pour visiter des siens en garde vue au poste de Koimbani Oichili. Ils étaient sécurisés par l’unité de militaires déployés dans la zone pour maîtriser les frontières. Arrivant au foyer Tari El Hayati de Ntsorale, le pick up des gendarmes s’est arrêté et le chef de l’unité est descendu pour discuter avec un groupe de jeunes de Ntsorale pendant que le bus de Maoueni était derrière. Sauf que le contenu de la discussion entre le chef de l’unité et les jeunes est toujours inconnu. En tout cas, il est revenu dire au bus de passer en toute sérénité et sécurité », a expliqué Me Abdoulbastoi.

Et de poursuivre avec regret : « Les gendarmes sont partis laissant au village le bus de Maoueni. Ce dernier avançait avec des passagers tremblotants jusqu’au parage du rond-point de Sidjou, où un groupe de jeunes montait et brutalisait le bus. Dans cette embuscade, 4 personnes dont Mwigni se sont faits descendre du bus. Mwigni est battu à mort, le deuxième est entre la vie et la mort. Les deux autres sont en vie grâce à Dieu et la protection de certaines personnes de Ntsorale ». Le conférencier a regretté un manque de responsabilité de la part des forces de l’ordre de faire confiance à un trajet serein alors qu’il s’agit de deux villages en conflit. « Ce qui était censé arriver est arrivé car c’était écrit là haut. Mais l’Etat doit assumer sa responsabilité. Si je dis cela, c’est parce que les militaires déployés dans la zone ont été envoyés par les autorités qui devront faire en sorte d’élucider les circonstances du drame survenu contre le bus de Maoueni », dit-il.

Devant les médias, il annonce avoir déposé hier 22 août un recours administratif contre l’Etat sur le crime de Mwigni. Selon lui, l’objectif est de pousser l’Etat à assumer sa responsabilité. Le gouvernement doit être vigilant, car à un moment où l’on reproche des fautes aux militaires, il faut rappeler les agissements des forces de l’ordre lors du conflit récent entre Nyumadzaha et Salimani Hambou dont la localité de Nyumadzaha a déposé plainte contre des gendarmes accusés de bavures. « Une enquête est en cours. Tous les paramètres devant permettre de sanctionner les coupables devront être pris en considération par le tribunal. Car il n’y a que de cette façon qu’on peut apaiser la conscience des victimes », souligne-t-il. Ainsi plusieurs arrestations ont été faites dans les deux localités, il reste à la justice de faire son travail avec équité pour promouvoir une paix durable dans les deux localités.

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