Africa-Press – Comores. Comme chaque année, le ministère des affaires étrangères américain passe au crible la situation des droits de l’homme sur le continent, et les Comores ne sont pas épargnés. Plusieurs secteurs ont été passés en revue. La Gazette des Comores livre à ses lecteurs les grandes lignes du rapport 2021.
La situation sur les droits de l’homme est une question récurrente qui revient sans cesse et qui, ces dernières années est utilisée comme arme par les pays occidentaux dans l’octroi des fonds d’aide au développement. Cette année, dans son rapport analytique, le département d’Etat américain est revenu sur des aspects essentiels de la situation des droits de l’homme sur le continent et aux Comores en particulier. Sur la privation arbitraire de liberté, le rapport a épinglé le gouvernement sur l’absence d’enquête sur la mort en détention de Bapale. « En avril, sur l’île d’Anjouan, la police a arrêté l’ancien officier militaire Hakim Bapale accusé d’avoir tenté de déstabiliser le gouvernement. Il est mort en détention le 7 avril », souligne le rapport. Et de continuer : « En avril, la famille de Hakim Bapale a affirmé que son cadavre présentait des signes de violences physiques graves après sa mort en garde à vue ».
Sur les questions des détentions provisoires, le rapport pointe du doigt l’élargissement de la période de détention sans jugement. « Les détenus attendent régulièrement leur procès pendant des périodes prolongées pour des raisons telles que les retards administratifs, l’accumulation de dossiers et la collecte de preuves qui prend du temps », poursuit-il. Ainsi, nous dit-on 29% des détenus étaient en détention préventive.
Sur la liberté d’expression, si des progrès ont été signalés, des restrictions continuent à enfreindre le droit des médias. « Les médias indépendants étaient actifs et exprimaient une variété de points de vue, mais avec un niveau croissant de restriction et d’autocensure en raison des représailles du gouvernement », précise le rapport. Toutefois, il indique que sur l’accès à internet aucune censure n’a été signalée durant la période enquêtée. « Le gouvernement n’a pas restreint ou perturbé l’accès à internet ni censuré le contenu en ligne et contrairement à 2020, il n’y a pas eu de rapport crédible indiquant que le gouvernement surveillait les communications privées en ligne sans autorisation légale appropriée », ajoute-t-il. Sur la liberté de réunion pacifique, le gouvernement met des restrictions surtout quand il s’agit des réunions politiques de l’opposition. « Les autorités ont prétendu que les manifestations étaient illégales car le groupe d’opposition Front Commun contre la dictature n’était pas correctement enregistré », indique le rapport.
Sur le plan social et administratif, la loi présente certains avantages du moins dans la forme. « Le salaire minimum, existant établi par le gouvernement est supérieur au seuil de pauvreté, mais il ne s’agit que d’une ligne directrice », histoire de dire qu’entre ce qui est écrit dans les textes et leur traduction dans les faits, il y a beaucoup de marge. Si les droits des personnes handicapées ne sont toujours pas respectés, leurs insertions dans la vie sociale sont plus ou moins acceptables. « Malgré l’absence d’aménagement approprié pour les enfants handicapés, ces derniers fréquentent les écoles ordinaires tant publiques que privées », conclut-il.
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