Africa-Press – Comores. La compagnie Tche-Za est plus qu’une fierté pour l’archipel et le monde de la culture, la danse plus particulièrement. Après avoir conquis de nombreuses scènes, c’est à l’Île Bourbon que les protégés de Seush ont posé les valises deux semaines déjà et raflent tous au passage.
En excursion de travail sur l’Île de La Réunion, le chorégraphe de la compagnie Tché-Za, Salim Mze Hamadi Moissi Aka Seush, se confie après la qualification en finale dans le battle de l’Ouest de ses deux danseurs, Colonel Kamal et Nayboss Lass. Il se dit content de cette qualification et fier pour ses deux danseurs qui ont défendu le drapeau comorien avec brio. « Le Battle de l’Ouest est la plus grande compétition de danse de l’Océan Indien. Il réunit presque tous les pays de l’Océan Indien et que pour notre première participation on soit en finale c’est énorme », s’exprime-t-il avec fierté. Pour Seush, ces deux qualifications prouvent que le travail de Tche-Za paie. « Kamal et Nayboss sont des héros. Ils ont vraiment fait forts et ont ouvert les portes », espère-t-il.
Son voyage vers le département français de l’Océan Indien a été caractérisé par plusieurs raisons. « Je suis parti pour donner des ateliers de chorégraphie aux élèves de 1er et 2ème cycle en Théâtre du conservatoire de Saint Dénis, mais aussi et surtout pour une résidence de ma prochaine création intitulé ‘’OI’’ comme Océan Indien. Un spectacle pour 4 danseurs des îles de l’Océan Indien co-produit avec Lalanbik. Et plus encore, préparer l’arrivée de la compagnie Tché-Za au festival Souffle4 », détaille Seush.
Le chorégraphe comorien auteur de son premier projet musical, ‘’Mbina’’, sorti il y a justement un mois, revient sur son duo avec la chorégraphe réunionnaise Edith Chateau. ‘’Faction’’ car il s’agit bien de ce spectacle, est une création qui retrace l’histoire entre les deux artistes. « Le fait qu’elle soit réunionnaise et moi comorien, on a mis en lumière nos deux territoires, notre rencontre, nos échanges et ainsi se dire que les rencontres sont possibles de partout et dans toutes les circonstances », explique Seush, rappelant que cette création a été présentée à Moroni en 2022 lors du festival Ntso Uzine.
Toujours animé par la volonté de donner plus d’ouverture à la femme comorienne dans la danse contemporaine, Salim Mze Hamadi a fait venir à Saint Dénis une de ses protégées, Skyla Breezy, pour présenter son solo, ‘’Ma Place’’. « C’est la première fois qu’une fille présente un solo au festival Souffle4 OI organisé par la Lalanbik et est déterminée à le défendre. C’est vraiment cool pour nous, la compagnie, car un de nos principaux combats c’est de donner de la chance à des danseuses de s’exprimer et là on ouvre la voie. On a commencé avec ‘’Chiromani’’ mais ça c’est autre chose, c’est un solo », se réjouit-il tout fier.
La tournée de Tché-Za à La Réunion a l’impression de bien se dérouler. Après une date le 17 dernier au théâtre de Pierrefonds à Saint Pierre, le collectif va enchainer une autre date, ce 22 au théâtre Canter. Pour ce qui est du solo de Skyla, d’autres dates sont en perspective en France et en Afrique en plus des quatre qu’elle a effectué à l’Île Bourbon nous fait savoir son mentor.
Si Seush et les siens estiment que la culture et surtout la danse n’est pas considérée par les institutions nationales, ils font savoir que la compagnie continue d’avancer et d’être toujours performante. « Tout le monde sait ce que Tche-Za fait pour la culture comorienne au niveau national et international et tous savent ce qu’ils doivent faire », conclut-il.
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