Education Nationale: 869 Enseignants dans L’Incertitude et la Précarité FinancièRe

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Education Nationale: 869 Enseignants dans L’Incertitude et la Précarité FinancièRe
Education Nationale: 869 Enseignants dans L’Incertitude et la Précarité FinancièRe

Africa-Press – Comores. Depuis le mois de janvier, des centaines d’enseignants comoriens font face à une situation désastreuse. Il s’agit des salaires incomplets en raison de dysfonctionnements administratifs. Bien que la direction générale du budget (DGB) ait promis une régularisation rapide, les enseignants se sentent oubliés et s’interrogent sur les causes réelles de ce problème persistant.

D’après la direction générale du budget, 585 enseignants étaient concernés en janvier, et 448 en février, soit un total de 1033 agents affectés par ce manque à gagner. Si certains ont pu voir leur situation régularisée, nombreux sont ceux qui attendent toujours leurs indemnités. Parmi les 1033 enseignants identifiés, seuls 164 ont vu leur situation administrativement corrigée, laissant 869 enseignants dans l’incertitude et dans la précarité financière. La directrice générale du budget, Hadidja Mohamed Daroueche, a expliqué dans les colonnes d’Al-watwan que ce dysfonctionnement résulte d’un problème technique du logiciel de gestion des salaires, notamment un « poste budgétaire » non renseigné. Selon elle, ceux dont la situation n’a pas été résolue seront régularisés dès que l’Éducation nationale et la Fonction publique fourniront les informations nécessaires.

Une annonce qui ne rassure pas les enseignants concernés. Certains d’entre eux, comme un professeur du lycée de Moroni qui enseigne depuis plus de dix ans, dit avoir reçu deux matricules différents, ce qui a bloqué le paiement de leur salaire. D’autres dénoncent également des erreurs flagrantes, notamment des collègues enregistrés dans des établissements où ils n’ont jamais mis les pieds. « Comment peut-on expliquer cela ? », s’interroge Aboubakar Mze, un autre enseignant pris dans cette situation. Cette incertitude est d’autant plus difficile à vivre pour ceux qui dépendent de leur salaire pour subvenir aux besoins de leurs familles. « On nous dit que tout sera réglé, mais en attendant, comment allons-nous payer nos loyers, nourrir nos enfants ? Cette situation devient invivable », témoigne Ahmed Abdillah, un professeur dans l’impasse.

Le coût de la régularisation pour les 164 enseignants validés s’élève déjà à 10,8 millions de francs comoriens, et le montant à régler pour les 869 autres pourrait être bien plus élevé. La DGB explique également qu’elle procède à des vérifications pour s’assurer que certaines indemnités ne sont pas attribuées à des personnes non éligibles. Toutefois, les enseignants ne comprennent pas pourquoi leur bien-être doit être mis en danger pour ces ajustements administratifs.

Avec un budget de plus de 17 milliards de francs pour 2025, dont près de la moitié est allouée aux salaires des fonctionnaires, l’éducation absorbe une grande part des ressources financières de l’État. Si les autorités insistent sur la nécessité d’une gestion rigoureuse, les enseignants, eux, exigent une gestion qui tienne compte de leurs droits, sans mise en péril de leurs conditions de vie. Alors que la DGB assure que la régularisation des paiements sera faite dans les plus brefs délais, l’incertitude demeure. Les enseignants attendent des actes concrets, et au-delà des promesses, ils espèrent enfin retrouver la sérénité d’un salaire payé en temps et en heure. « Nous ne demandons pas un privilège, juste ce qui nous revient de droit », conclut un enseignant, visiblement épuisé par cette situation. Reste à savoir si les engagements de régularisation de la DGB seront respectés et dans quel délai.

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