Africa-Press – Comores. Le produit de consommation le plus prisé des comoriens est introuvable. Lors d’un point de presse tenu à l’hôtel Al Amal à Mutsamudu, le directeur général de l’Office national d’importation et de commercialisation du Riz (ONICOR) et le Délégué à la défense ont annoncé l’arrivée d’une cargaison de 5 000 tonnes samedi prochain au port de Mutsamudu.
Le directeur général de l’ONICOR, Miroidi Idarousse a annoncé l’arrivée ce samedi de 5000 tonnes de riz. Ce retard d’approvisionnement du riz serait dû à des problèmes logistiques entre la société et son nouveau fournisseur. « Le Pakistan a limité la quantité d’exportation du riz ces derniers temps. Et pour ne pas tout perdre, on a cherché un autre pays. On a signé un nouveau contrat avec un fournisseur en Inde », explique Miroidi Idarousse. Ce dernier annonce que depuis ce jeudi, ils partent en guerre pour traquer les commerçants indélicats qui cachent cette denrée alimentaire dans les magasins fantômes pour, après arnaquer les consommateurs en pratiquant des prix exorbitants.
Ce patron de l’entreprise publique tente d’expliquer que depuis 2019, la société vendait le riz à perte, même si la perte était minime. Et selon lui, la société a tenu à respecter ses obligations par rapport à la consommation mensuelle. « Avec la Covid, les prix ont commencé à augmenter et l’ONICOR a gardé le même prix. Mais avec la guerre en Ukraine, la société devient de plus en plus affectée », poursuit-il. Pour cette nouvelle cargaison, l’ONICOR a déjà payé 30% de la cargaison contrairement à ce qu’elle fait d’habitude. « D’habitude, on réceptionne et on commence à décharger. Mais là les méthodes ont changé. Nous sommes passés au package conventionnel. Les commerçants paient avant l’arrivée du bateau. Et pour cette cargaison, ils auront des sacs de 50 KG et ne vont pas porter le logo de l’ONICOR.
Le délégué de la Défense Youssoufa Mohamed Ali annonce que la gendarmerie nationale accompagnera les agents qui feront la traque aux magasins fantômes. « Une quelconque quantité qui sera déterrée, sera directement conduite vers la gendarmerie pour une vente libre aux citoyens », précise-t-il. Pour cette crise généralisée, le délégué à la Défense appelle les directeurs de l’ONICOR et des Hydrocarbures de prévoir des stocks d’une année au lieu d’un mois. « La SCH doit construire d’autre cuves, pour la provision d’une quantité suffisante en cas d’imprévu, comme la guerre en Ukraine et la Covid-19 », dit-il.
Cette pénurie de riz ordinaire affecte aussi le riz de luxe. Depuis des jours, on assiste à des scènes de pagaille pour la vente du riz de luxe commandé par les commerçants détenteurs de licence d’importation. Partout, on se bouscule pour acheter du riz de luxe ou ordinaire. « On a l’argent mais il faut prendre son mal en patience aussi », indique une mère de famille de Mutsamudu devant une boulangerie.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Comores, suivez Africa-Press
